Entreprise Monnet : Chaussettes au long court

©ND Aletheia Press 
« Les savoir-faires de l’entreprise restent facteurs d’innovation »
©ND Aletheia Press « Les savoir-faires de l’entreprise restent facteurs d’innovation »

Installée à Montceau-les-Mines en Saône-et-Loire depuis 1930, l’entreprise Monnet, spécialiste de la chaussette de sport, a été reconnue « Entreprise du patrimoine vivant » en janvier dernier. Toujours attentive à innover, elle s’appuie aujourd’hui sur des produits à base de gel ou de laine mérinos en attendant d’en sortir un nouveau prochainement.

Entreprise du patrimoine vivant, une vraie reconnaissance pour Daniel Porte, repreneur de l’entreprise Monnet en 2013. « C’est à la fois l’aboutissement d’un processus pour vérifier que nous étions détenteur d’un savoir-faire d’excellence et un renouveau qui nous crédibilise auprès de nos clients en ajoutant de la valeur à notre marque. » Les amateurs de ski soucieux du bien-être de leurs pieds connaissent probablement les chaussettes Monnet et sa GelProtech Ski Wool. « Nous sommes la seule marque au monde à proposer cette chaussette de ski en laine de mérinos avec une protection tibiale amovible en gel de silicone » insiste fièrement le dirigeant. Récompensée du ISPO Award en 2018, la plus haute reconnaissance du monde du sport, cette chaussette permet à Daniel Porte de se différencier à l’export, un secteur inexistant quand il a racheté l’entreprise et qui atteint désormais 8% du chiffre d’affaire de 2.3 millions d’euros en 2019. « Nous travaillons en ce moment sur un nouveau produit que j’espère pouvoir dévoiler d’ici quelques mois. »

Le choix de la qualité

Le niveau de qualité des produits, notamment les chaussettes en laine mérinos s’inscrit comme l’autre fierté des 23 salariés de Monnet. « On constate un retour au naturel. Chez nous il passe par un retour à la laine, très plébisicitée par les pays nordiques. Elle affiche des qualités thermo-régulantes et antibactériennes, idéale pour le ski et la randonnée. » Reconnaissant que sa structure n’a pas les moyens de miser sur le marketing, Daniel Porte privilégie la qualité des produits et des matières premières. « Cette recherche de qualité nous coute plus chère mais le produit se travaille mieux et s’avère plus résistant. » Pour innover, l’entreprise Monnet s’appuie sur ses ingénieurs textiles et collaborent avec d’autres entités, de la chimie ou du prototypage, par exemple. « Fondamentale, la R&D permet d’être en révolution permanente afin de rivaliser avec les grands noms. » Chaque année, Daniel Porte et ses équipes renouvellent ainsi un tiers de leur collection.

Une belle histoire

L’entreprise Monnet révèle une histoire particulière depuis sa création. En 1930, Monsieur Monnet, dont le prénom s’est perdu au gré des ventes de l’entreprise, possède une boutique de mercerie. En parallèle, il répond aux attentes de ses clientes en faisant tricoter des chaussettes à des femmes de ses connaissances. « Il s’est rendu compte que cette activité s’avérait plus rentable. Il a laissé la boutique pour créer une usine de production de chaussettes » raconte le dirigeant actuel. A cette époque, Emile Allais donne ses lettres de noblesse au ski en France et s’intéresse aux chaussettes Monnet. Dans les années 60, la marque devient une référence et habille l’équipe de France de ski, Jean-Claude Killy en tête. « Elle a marqué le sport de haut niveau de son empreinte » s’amuse Daniel Porte. Reprise par ses fils dans les années 80, l’entreprise est vendue à plusieurs reprises avant que Daniel Porte, ancien cadre supérieur dans le développement de marque ne s’en porte acquéreur en 2013, séduit par la possibilité de maitriser un process de A à Z, de la production à la vente en passant par la R&D sous le slogan Made in France.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert