Du micro au tricot

Journaliste pendant plusieurs années, Cathy Bernardin a opéré un virage à 360 degrés en ouvrant une mercerie. Alors qu’elle s’est mise à la couture pendant ses études, cette passion l’a peu à peu amené à une autre, le tricot. De fil en aiguille, elle a changé de voie professionnelle.

Cathy Bernardin a ouvert sa mercerie en centre-ville de Dijon après un début de carrière dans le journalisme. (© Aletheia Press / Nadège Hubert)
Cathy Bernardin a ouvert sa mercerie en centre-ville de Dijon après un début de carrière dans le journalisme. (© Aletheia Press / Nadège Hubert)

Après des études littéraires, Cathy Bernardin a intégré l’institut européen de journalisme, option radio et télé. Pour son stage de fin d’année, la Côte-d’Orienne revient sur ses terres natales en rejoignant l’équipe d’Autoroute Info. Elle restera huit ans au sein du média, la journaliste enchainant l’information trafic et les reportages. « C’était une excellente école de radio avec du direct et de l’imprévu en permanence. Ce métier m’a permis de multiplier les rencontres et de vivre de belles expériences. »

Animée par la passion

Si ce métier lui a beaucoup apporté, la trentenaire n’en a pas moins développé une véritable passion pour un autre secteur d’activité. « J’ai commencé la couture à 20 ans. Quand j’étais en prépa, c’était un exutoire aux révisions. » Cathy Bernardin a alors rejoint un club de couture à Arc-sur-Tille où elle pratique entourée de personnes âgées ravies de la prendre sous leurs ailes. Après avoir abandonné un temps, elle renoue avec ce loisir en même temps qu’elle débute sa vie professionnelle. En parallèle, sur son blog, MynameisGeorges, elle présente très vite des pièces, des patrons qu’elle réalise.

« En parallèle, je me suis mise au tricot, un vrai coup de foudre. Ça remplace les anxiolytiques, c’est aussi bien que le yoga pour se détendre » sourit-elle avant de compléter « j’ai toujours un tricot sur moi, tel un doudou rassurant, et on peut en faire partout, dans les files ou les salles d’attente, les transports… »

En 2016, la jeune femme va jusqu’à relever un défi, celui de ne plus acheter de vêtement pendant un an pour les faire elle-même en fonction de ses besoins. Elle ne s’arrêtera pas, allant jusqu’à créer sa robe de mariée.

Le sourire de la marchande

Pour que cette passion devienne une activité professionnelle, il n’aura fallu qu’une idée. « La mercerie que je fréquentais cherchait un repreneur, je n’étais pas prête à ce moment-là. Mais j’avoue que la graine était plantée. » Après plusieurs années de réflexion, la progressive construction d’un réseau et une forte présence sur les réseaux sociaux, la souriante et dynamique jeune femme a finalement décidé de sauter le pas.

« J’ai passé un CAP couture en candidat libre pour me donner un peu de légitimité et profiter d’un bilan de réorientation professionnelle de l’APEC et de l’accompagnement de la BGE pour construire mon projet. » En décembre 2021, elle ouvre la mercerie Mimosa au centre-ville de Dijon. « Ma clientèle type a entre 20 et 60 ans, elle est connectée, elle veut des produits de qualité et sait ce qu’elle veut créer. » Dans sa mercerie, Cathy Bernardin privilégie les laines françaises mais surtout naturelles, gage de qualité. Elle propose aussi des tissus et tous les indispensables accessoires de couture, de tricot ou de broderie.

« Je propose aussi des cours d’initiation à la couture, au tricot, au crochet et à la broderie. J’organise des apéro-tricot pour papoter et tricoter ! » Si elle ne fait ni retouche ni confection, Cathy Bernardin apprend à ceux qui le souhaitent à le faire eux-mêmes. En véritable marchande de couleur et de bonne humeur, la commerçante trouve un point commun entre ces deux activités professionnelles. « Les rencontres et les échanges ne se font plus autour du micro mais autour des pelotes de laine. »

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert