Dijon : Une nouvelle boisson locale

Après plusieurs expériences professionnelles à l’étranger et une première aventure entrepreneuriale menée avec succès en tant que gestionnaire de bar, Christophe Tassan a identifié un manque dans la palette des breuvages proposés. Il a ainsi planché plusieurs années jusqu’à créer une Ginger beer sans alcool désormais plébiscitée à l’échelle locale et au-delà…

Christophe Tassan et Aurélien Poutier constatent une demande grandissante pour leur Ginger beer. (© Socrate)
Christophe Tassan et Aurélien Poutier constatent une demande grandissante pour leur Ginger beer. (© Socrate)

Avant 30 ans, Christophe Tassan avait déjà habité en Angleterre et au Canada. « Barman, j’ai pu voir que la Ginger beer marchait bien. » Quand, en 2013, il ouvre son propre bar au centre-ville de Dijon, l’Alchimia, il veut proposer cette boisson fermentée sans alcool à sa clientèle mais n’a d’autres choix que de l’importer à un prix parfois excessif. « J’ai essayé de créer mes recettes en installant mon propre laboratoire et j’ai testé le résultat sur mes clients. » Au fil de ses expérimentations, il parvient à trouver le bon équilibre et veut se lancer dans une nouvelle aventure en cédant l’Alchimia. « J’ai commencé avec une recette à l’éprouvette et j’ai voulu passer à la ligne industrielle mais le processus de carbonatation et l’envergure du dispositif pouvait impacter le produit et modifier le goût. »

Un travail minutieux

Christophe Tassan se tourne vers un partenaire industriel de choix installé dans la région, Rième Boissons. Convaincu par l’idée et la motivation de l’entrepreneur, l’industriel, expert du secteur, lui apporte son aide, permettant à Christophe Tassan de mener un profond travail de R&D avec sa nouvelle entreprise : Socrate.

« Je me suis équipé d’outils de laborantin. De son côté, il m’a indiqué la faisabilité de la recette puis nous avons opéré une phase de test, goûté les différents résultats jusqu’à obtenir une Ginger beer apte pour le marché. »

Particulièrement répandu à l’étranger, Socrate introduit peu à peu la Ginger beer sur le marché français. (© Socrate)

Le réseau de distribution « La Bourgogne » ne tarde pas à mettre la Ginger beer Socrate à son catalogue en 2020 mais la crise sanitaire et les fermetures successives des cafés, hôtels et restaurants ralentissent le projet. Avec la reprise, la boisson s’installe chez Métro tandis que des distributeurs plébiscitent le produit à Lyon, Paris ou encore en Alsace. Rejoint par un associé, Aurélien Poutier, expert de la bio où il exerce depuis dix ans, Christophe Tassan entre dans les magasins du secteur en question en juillet 2021 grâce à un produit de qualité qui s’appuie sur un gingembre issu du commerce équitable. « Dès qu’un produit se trouve en rayon, il se vend bien et nous avons de nouvelles commandes. »

Poursuivre le développement

Pour le processus industriel de sa Ginger beer, Christophe Tassan s’appuie sur les halles technologiques adossées au lycée agricole de Plombières-les-Dijon. « Je trouve important de donner l’occasion à la jeune génération de se former et cela leur permet de financer l’achat de matériel. » Cette année, près de 120 000 bouteilles devraient sortir des ateliers pour être vendues en France avant de se développer à l’international. Désormais Socrate dispose de trois références distinctes disponibles en deux formats tandis que la marque prépare à la fois un produit à base de concentré de gingembre, de miel et de citron et envisage une solution pour transformer ses déchets de gingembre.

« Nous travaillons avec la vinaigrerie de Beaune et cherchons d’autres débouchés en lien avec les chercheurs d’AgroSup », conclut Christophe Tassan.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert