Dijon pose la première pierre de son usine de méthanisation des boues d’épuration

Le chantier, qui mobilise 15 millions d’euros, aboutira en janvier 2023. Il permettra de réduire les boues d’épuration et de vendre le biométhane généré.

François Rebsamen, Fabien Sudry et Bertrand Camus. (© Aletheia Press / Arnaud Morel)
François Rebsamen, Fabien Sudry et Bertrand Camus. (© Aletheia Press / Arnaud Morel)

La métropole dijonnaise lance la construction d’une unité de méthanisation des boues, au sein de la principale station d’épuration de son territoire, nommée Eauvitale. La première pierre a été posée mercredi 7 juillet par François Rebsamen, maire de Dijon et président de sa métropole, en compagnie de Bertrand Camus, Directeur Général de Suez. L’entreprise et la collectivité sont associées au sein d’une Société d’Economie Mixte à Opération Unique (SEMOP), Odivea, détenue à 51 % par Suez. Celle-ci gère le captage, la distribution et l’épuration de l’eau métropolitaine.

Un chantier aux multiples chiffres

L’inauguration de la station est prévue pour janvier 2023. 12 entreprises, dont 7 dijonnaises, vont intervenir sur le chantier de construction, qui mobilise 15 millions de crédit, dont 5,5 millions apportés par l’Etat au titre du Plan de Relance. Odivea prend en charge les 9,5 millions restants.

« L’unité de méthanisation permettra de limiter, dans un premier temps, de 40 % le volume des boues épandues. Nous passerons aussi de 900 rotations en camion à 480, ce qui contribue à l’effet environnemental vertueux de ce programme », a noté Antoine Hoareau, le président d’Odivea. Les boues, en fermentant, libèrent un biogaz, qu’il faut encore raffiner avant de pouvoir l’injecter sur le réseau GRDF.

Station d’épuration Eauvitale. (© Aletheia Press / Arnaud Morel)

« Nous allons utiliser une technologie d’hydrolyse pour transformer le biogaz produit par la fermentation des boues en biométhane. Cette technologie est utilisée pour la première fois en France à Dijon », a indiqué Bertrand Camus, directeur général de Suez. L’unité d’hydrolyse sera construite par la métropole, pour 3,3 millions d’euros supplémentaires. En fonctionnement, l’usine de méthanisation devrait produire l’équivalent de la consommation en gaz de 4 000 habitants, 10 GWh/an. La production de biométhane sera vendue, et injectée dans le réseau GRDF. La collectivité espère ainsi générer près de 1,3 million d’euros de revenus annuels.

Un chantier qui se soucie de l’environnement

Au total, Odivea compte investir 100 millions d’euros dans la rénovation et l’amélioration du système de distribution et d’assainissement de l’eau. « Nous allons ensuite nous attaquer au traitement des microplastiques, pour éviter de les rejeter dans la nature, et augmenter la capacité de rétention du bassin d’orage », annonce Antoine Hoareau.

Un autre gros chantier s’annonce également : celui de la construction d’un four permettant d’incinérer les boues résiduelles, pour totalement supprimer tout épandage dans la nature.
« Odivea s’inscrit dans l’ambition de faire de notre métropole une référence écologique dans notre pays. Avec la création de cette SEMOP, en mars dernier, nous renforçons le service public tout en bénéficiant de l’expertise de Suez », s’est félicité, en guise de conclusion, François Rebsamen.