Emploi

Contrat d’engagement jeune : une allocation de 500 euros par mois

Le gouvernement a annoncé la création d’une allocation allant jusqu’à 500 euros par mois pour les 500 000 jeunes « en situation d’éloignement durable de l’emploi » en contrepartie d’une formation. Présentation de ce nouveau dispositif.


Contrat d’engagement jeune : une allocation de 500 euros par mois

Aider au retour à l'emploi des jeunes et les aider à mieux s’insérer sur le marché de l’emploi. C’est l’objectif du nouveau Contrat d’engagement jeune (CEJ), annoncé par Emmanuel Macron. En échange de 15 à 20 heures par semaine de formation ou d’accompagnement, le jeune recevra une éventuelle allocation allant jusqu'à 500 euros par mois. La cible ? Les jeunes de 16 à 25 ans qui ne sont ni en emploi, ni en formation, ni en études depuis plusieurs mois, souvent par manque de ressources financières, sociales, et familiales et qui souhaitent s’engager activement dans un parcours vers l’emploi.

Ce contrat d’engagement est destiné à la population des décrocheurs ou « neet », acronyme en anglais de « not in education, employment or training ». Il s’agit d’un accompagnement renforcé et sur mesure des conseillers des missions locales et de Pôle Emploi, avec une formation, un stage ou tout autre dispositif. Le but, leur « faire découvrir les métiers et les former pour qu’ils puissent trouver leur juste place dans le monde professionnel et dans notre société », a expliqué le Premier ministre, Jean Castex, le 2 novembre lors d’un déplacement à la mission locale de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne). Grâce à « un accompagnement intensif et personnalisé avec un référent unique, chargé de rencontrer le jeune au moins une fois par quinzaine, et si possible une fois par semaine », les jeunes devraient être en mesure de « trouver un emploi ou une solution professionnalisante dans un délai maximum de 12 mois ».

Engagement de 12 mois maximum

L’aide consiste en une allocation pouvant aller jusqu’à 500 euros par mois versée au jeune qui s’engage dans un parcours de formation pour une durée maximum de douze mois, renouvelable six mois dans des cas particuliers. Cette allocation sera versée « sous condition de revenus, d'assiduité et d'acceptation des offres d'activité faites », a souligné le chef de l'Etat, le jeune devant ainsi s’engager à suivre assidûment les offres d’activité et les étapes du parcours défini avec le conseiller référent.

En termes de timing, ce contrat devrait voir le jour au 1er mars 2022 pour 12 à 18 mois au maximum. Au même moment, une application dédiée sera mise en place « pour mettre le jeune au centre de l’accompagnement » et faciliter les échanges avec son référent. Celle-ci permettra au jeune « d’être plus autonome, de respecter ses engagements et de faire preuve d’assiduité et de motivation » et au référent d'être en lien avec ce dernier de manière quasi permanente, même si « elle ne se substituera pas aux entretiens avec le référent », précise le ministère du Travail. Parmi les fonctionnalités de l’application, un module conversationnel avec le conseiller référent, un agenda partagé, un accès au contrat d’engagement et au suivi d’accompagnement, une estimation du montant de l’allocation et un accès facilité à des offres d’alternance, de stage et d’emploi et à un grand nombre d’aides (mobilité, hébergement, mentorat, etc).

500 000 jeunes par an concernés

Le dispositif devrait concerner environ 500 000 jeunes par an – un objectif de « 400 000 jeunes accompagnés est fixé pour 2022 »–, au lieu du million envisagé cet été, lorsque était évoquée la possibilité d'y inclure aussi des travailleurs précaires et la totalité des jeunes sans emploi ni formation. « 20 % des jeunes actifs, un jeune sur 5, soit environ 1 million de jeunes sont sans emploi, ni formation et 500 000 d’entre eux le sont durablement », a estimé Jean Castex.

Pour éviter la confusion avec un éventuel « RSA jeune », l'exécutif a préféré le terme de « contrat d'engagement » plutôt que d’un « revenu d'engagement », comme évoqué cet été. S'inspirant du parcours intensif d'accompagnement « garantie jeunes », ce projet avait été esquissé le 12 juillet par Emmanuel Macron, pour aider au retour à l'emploi de jeunes « sans ressources et sans perspectives » et « pour mettre fin à ce gâchis », a précisé le chef de l'Etat sur le réseau social Facebook, le 2 novembre.

Charlotte DE SAINTIGNON

CEJ : 550 millions de crédits supplémentaires

Deux jours après l’annonce du CEJ, le 4 novembre, les députés ont adopté un amendement gouvernemental au projet de loi de Finances 2022 prévoyant une rallonge de 550 millions d’euros pour financer le dispositif, destinée notamment « au renforcement de Pôle Emploi, des missions locales et des associations spécialisées dans le suivi des jeunes en grande précarité ». Au total, 2,6 milliards d’euros vont être mobilisés en 2022 pour le CEJ, dont 2,05 milliards sur les 5,4 milliards prévus dans le cadre du plan « 1 jeune,1 solution ».