Cleia, un savoir-faire plébiscité à l’international

Capable de fournir une usine clé en main, Cleia, située à Nolay, est sollicitée dans le monde entier. L’entreprise veut veut mettre son savoir-faire au service de la dynamique française de réindustrialisation du territoire.

Cleia conçoit et fabrique des usines clés en main qu’elle exporte dans le monde entier. (@Cleia)
Cleia conçoit et fabrique des usines clés en main qu’elle exporte dans le monde entier. (@Cleia)

Spécialiste de la conception et de la réalisation de lignes automatisées et robotisées, l’entreprise Cleia a vu le jour dans les années 60 à Nolay autour de la construction mécanique et hydraulique. « Nous avons une forte histoire dans les matériaux de construction. Nous avons donc débuté notre activité en créant des lignes pour les produits en terre cuite » souligne Jérôme Degueurce, président de Cleia. En 2009, l’entreprise, qui compte 47 salariés, est touchée de plein fouet par la crise des subprimes américaines qui a fragilisé le secteur des matériaux de production. Une vingtaine de salariés reprend alors une partie des activités de l’entreprise.

Une diversification réussie

Aujourd'hui, les 230 salariés fournissent des usines clé en main, de la conception de la ligne de production au démarrage des équipements en passant par la fabrication des lignes, leur installation et jusqu’à la montée en production des sites. « Nous avons 120 collaborateurs à Nolay, au siège, une centaine dans notre filiale en Tunisie qui réalise les équipements mécano-soudés et de chaudronnerie et une dizaine à Belfort pour la fabrication des équipements de chauffe pour les fours. »

Pour atteindre ces effectifs, Cleia a diversifié ses activités en 2014 et 2015. A côté des matériaux de construction et céramique, l’entreprise a utilisé ses connaissances des fours et séchoirs pour répondre aux besoins de la thermique industrielle telle que la sidérurgie. « Nous intervenons aussi en intralogistique de production pour fournir des systèmes automatisés de transitique et pour le stockage de matériel. Ces solutions se destinent aux ateliers de production et non aux entrepôts. »

Véritable mouton à cinq pattes, Cleia s’adapte aux demandes intégrant des pièces aux dimensions spéciales ou concernant des ambiances particulières de chaud ou de froid. L’entreprise du sud Côte-d’Or complète son panel en intervenant sur les lignes de traitement et recyclage des matières premières souillées ou polluées comme de la terre ou des déchets de construction. Enfin, Cleia conçoit des morceaux de lignes de fabrication de batteries, « un secteur qui a le vent en poupe, notamment aux Etats-Unis. »

Réindustrialiser la France

D’ailleurs, le chiffre d’affaires de l’entreprise, avoisinant les 35 millions d’euros, se réalise pour près de 80% à l’international. « Les zones géographiques varient selon les années. Après avoir été très présents au Maghreb, nous sommes aujourd’hui sollicités aux Etats-Unis ou encore au Moyen-Orient. » Cette présence hors frontières participe des difficultés de recrutement de la société qui envoie certains collaborateurs à l’étranger plusieurs semaines durant.

Mais l’entreprise espère participer désormais à la réindustrialisation de la France. « Le défi consiste à en faire une réalité au-delà des discours. Contrairement aux idées reçues, robotiser ou automatiser empêche la délocalisation et contribue à maintenir les emplois en faisant monter en compétences les salariés. » En automatisant certaines activités, Cleia espère faire revenir en France des entreprises qui s’étaient expatriées pour réduire les coûts. En parallèle, l’industriel accompagne ses clients dans l’indispensable transition énergétique grâce à son bureau de R&D qui se tourne notamment vers l’hydrogène ou encore l’électrification pour trouver de nouvelles façons de produire.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert