Cap Vert Energie conçoit un projet d’usine de méthanisation à Chalon-sur-Saône

© CVE CVE a lancé la construction d’une unité de méthanisation territoriale à Moret-Loing-et-Orvanne en Seine-et-Marne (77) en Ile-de-France, sur un modèle similaire au projet à l’étude sur le Grand Chalon.
© CVE CVE a lancé la construction d’une unité de méthanisation territoriale à Moret-Loing-et-Orvanne en Seine-et-Marne (77) en Ile-de-France, sur un modèle similaire au projet à l’étude sur le Grand Chalon.

Cap Vert Energie, producteur français d’énergie renouvelable, compte installer une usine capable d’alimenter 2500 foyers en bio-méthane sur la zone SaôneOr. Les études de faisabilité sont en cours.

La zone d’activité économique SaôneOr, développée sur l’ancien site industriel de Kodak, devrait accueillir, dans les prochains mois, une nouvelle usine de production de bio-méthane. Le projet, qui est encore en étude de faisabilité, vise une production locale et circulaire. « La particularité de notre entreprise Cap Vert Energie est de concevoir des projets de taille moyenne qui peuvent traiter les matières premières locales, dans un rayon d’une centaine de kilomètres », précise Sandrine Duchaine, ingénieure en charge du projet chalonnais. Les matières premières, provenant de l’agriculture, ou de la collecte des déchets des grandes surfaces, seront décomposées au sein de l’usine, produisant ainsi du bio-méthane issu de la fermentation des matières organiques, et un résidu sec utilisable pour amender les sols agricoles. « Notre production de gaz sera injectée dans la boucle locale, à travers le réseau de GRDF. Les chalonnais auront ainsi accès à une énergie verte et renouvelable », décrit-elle.

« Un dialogue constructif »

Cap Vert Energie, dont le siège social est installé à Marseille, emploie 185 salariés et réalise un chiffre d’affaires annuel de l’ordre de 60 millions d’euros. 19 personnes travaillent spécifiquement sur les unités de production de bio-méthane. L’entreprise développe également des projets de production d’énergie solaire, et hydraulique. Son approche du terrain se veut respectueuse. « Nous nous installons dans la durée, et nous avons à cœur de conduire un dialogue constructif avec les acteurs de terrain. À Chalon, nous avons été extrêmement bien accueillis par les services économiques du Grand Chalon », se félicite-t-elle. Car, pour être écolo et locale, l’énergie produite par les unités de bio-méthanisation, suscite parfois des réticences des populations concernées, qui craignent, notamment, les mauvaises odeurs et l’afflux de camions de livraison.

Ouverture en 2023/2024

« Nous avons une approche très qualitative, et utilisons un traitement de l’air pour réduire les odeurs. Quant au transport routier des déchets organiques, nous nous limitons à une boucle locale réduite, ce qui diminue nettement les nuisances », estime la spécialiste. L’unité en projet à Chalon développerait une capacité de production comprise entre 20 et 25 GWh, et traiterait entre 15 000 et 22 000 tonnes de matière organique. Le site d’implantation n’est pas encore arrêté, mais Cap Vert Energie lorgne un terrain voisin de celui de Girondor, le spécialiste du cerclage en métal des tonneaux, au sein de la zone SaôneOr. « Ce site nous intéresse notamment car il s’agit d’une friche industrielle à reconvertir, et qu’elle est très bien située », note Sandrine Duchaine. L’investissement envisagé est conséquent, de l’ordre de 10 millions d’euros. Le calendrier est encore flou, mais l’entreprise espère construire en 2023 pour une mise en production fin 2023, début 2024.

Pour Aletheia Press, Arnaud Morel