Bourgogne-Franche-Comté : Une agence dédiée au numérique

Le 1er janvier 2022, la Bourgogne-Franche-Comté est devenue la première région française à se doter d’un service public du numérique tourné vers les collectivités, les entreprises et le grand public. Interlocutrice privilégiée des acteurs du territoire, l’agence régionale du numérique et de l’intelligence artificielle, l’ARNIA, entend apporter son expertise dans le domaine pour accompagner et conseiller.

Patrick Molinoz, président de l’Agence régionale du numérique et de l’intelligence artificielle, officiellement en place depuis le 1er janvier 2022, veut accompagner les élus et les entreprises dans la transition numérique. (© Territoires numériques)
Patrick Molinoz, président de l’Agence régionale du numérique et de l’intelligence artificielle, officiellement en place depuis le 1er janvier 2022, veut accompagner les élus et les entreprises dans la transition numérique. (© Territoires numériques)

« Il n’y avait pas, à l’échelle nationale ni même à l’échelle locale, de structure du numérique capable d’apporter une expertise publique autour du développement de cette technologie et de l’intelligence artificielle » regrette Patrick Molinoz, vice-président du Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté en charge, notamment, des transitions numériques et de l’innovation, et président de Territoires Numériques. Pour palier à ce manque, le groupement d’intérêt public Territoires Numériques de Bourgogne-Franche-Comté a officialisé la création de l’ARNIA depuis le 1er janvier 2022.

Cette nouvelle structure, dans le prolongement du GIP existant, devrait être pleinement opérationnelle d’ici 2025, avec environ 50 salariés. Elle répondra à des objectifs allant de la maîtrise publique des enjeux numériques à la fédération des acteurs et la mise en réseau d’un écosystème éclaté en passant par l’accompagnement de l’économie dans sa transition numérique et le développement d’un service public numérique. L’action de Territoires Numériques va donc se poursuivre et s’accentuer en tant qu’ARNIA.

Le numérique au quotidien

Pour Patrick Molinoz, la question ne porte plus sur le déploiement de la fibre, qui relève désormais d’une question de temps, mais des usages du numérique. « Nous avons un travail à faire auprès de trois cibles : le grand public, les entreprises et les collectivités. » Pour les particuliers, le président de l’ARNIA rappelle que l’accès à la technologie ne se limite pas au divertissement, mais concerne aussi la capacité à travailler ou étudier à distance, acheter, commercer, se soigner…

Les collectivités ne disposent pas toutes des ressources internes nécessaires pour mettre en place des solutions numériques opérationnelles à coût réduit. « Si certains de nos services ne semblent pas pertinents aux plus petites communes, toutes ont l’obligation de dématérialiser leurs actes par exemple ou ont besoin d’acquérir du matériel. Elles doivent aussi protéger leurs données. »

Faire face aux attaques

La cybersécurité figure au premier rang des actions qu’entend mener l’ARNIA auprès des élus, mais aussi des entreprises. Formations, préconisations, bonnes pratiques, acquisition de logiciel adapté, hébergement des données… La nouvelle agence apportera ses connaissances pour guider les collectivités ainsi que les TPE, PME et ETI dans cette direction. « L’ARNIA n’a pas vocation à réparer un système victime d’une attaque, mais fera de la sensibilisation en amont et orientera vers les solutions ou les acteurs qualifiés capables de reconstruire si nécessaire. Tous les élus ou les dirigeants ne connaissent pas la démarche à adopter dans ces situations, nous jouerons le rôle de régulateur pour les aider. » Patrick Molinoz espère aller plus loin avec la création d’un data center d’ici 2025. « Je souhaite travailler à la localisation en région d’une structure de sauvegarde des données, en particulier celles des collectivités. »

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert