Bilan Pôle Emploi : moins de chômage, mais moins de candidats

La baisse des chiffres du chômage en Bourgogne-Franche-Comté traduit une croissance entamée depuis plusieurs mois. Si cette diminution du nombre de demandeurs d’emploi fait figure de bonne nouvelle, elle s’accompagne de difficultés de recrutement dans de nombreux secteurs.

Michel Swieton, directeur régional de Pôle Emploi, encourage les entreprises à se tourner vers de nouveaux profils pour palier au manque de candidats au recrutement. (© Pôle Emploi BFC)
Michel Swieton, directeur régional de Pôle Emploi, encourage les entreprises à se tourner vers de nouveaux profils pour palier au manque de candidats au recrutement. (© Pôle Emploi BFC)

À 6,8 %, le taux de chômage en Bourgogne-Franche-Comté sur le troisième trimestre 2021 traduit une reprise de l’activité économique qui devrait se poursuivre en avril prochain, quand les chiffres du dernier trimestre 2021 paraîtront. « Nous constatons un retour de la croissance depuis plusieurs mois avec une reprise des recrutements » insiste Michel Swieton, directeur régional de Pôle Emploi.

Si le Doubs affiche un taux de chômage à 7,4 % sur la période, la Saône-et-Loire s’inscrit dans la moyenne régionale à 6,8 % tandis que la Côte-d'Or tombe à 6 % alors que le Jura, meilleur élève, est descendu à 5,5 %. « A Beaune par exemple, on tombe à 4,5 %. Nous sommes proches du plein-emploi. » Le taux de chômage en Bourgogne-Franche-Comté s’inscrit dans des niveaux historiquement bas et reste inférieur à la moyenne en France Métropolitaine.

Pôle Emploi travaille auprès des demandeurs d’emploi et des entreprises pour trouver des solutions aux freins au recrutement. (© Pôle Emploi BFC)

L’offre et la demande

Entre février 2021 et janvier 2022, Pôle Emploi a enregistré 130 000 offres. Ces recrutements massifs provoquent une pénurie de la main d’œuvre avec des secteurs particulièrement concernés comme l’industrie métallurgique, l’hôtellerie restauration, le commerce, le transport de marchandises ou de personnes, la santé et le grand âge ou encore le BTP. Pour Michel Swieton, les raisons sont multiples, allant du candidat à l’entreprise en passant par des problématiques transversales.

« Les candidats n’ont pas la bonne formation ou rencontrent des problématiques sociales individuelles tandis que les entreprises n’attirent pas, que le métier est mal présenté ou que le salaire n’est pas assez élevé. » Désormais, les salariés attendent également de leur employeur qu’il s’engage. « La décarbonation ou les politiques RSE deviennent des arguments nouveaux pour séduire. » Le dernier axe mis en avant par le directeur régional porte sur l’attractivité de certains territoires ou des problèmes de mobilité.

Des clichés et des solutions

« Nous profitons de cette situation pour proposer des candidats plus éloignés de l’emploi. » Ainsi, les jeunes, les seniors expérimentés ou les femmes représentent une alternative au candidat idéal imaginé par le recruteur. « Les entreprises doivent aller chercher le candidat auquel elles ne penseraient pas instinctivement, celui qui n’a pas toutes les compétences attendues, mais que l’on peut finir de former en interne. »

Pour répondre aux besoins des entreprises, Pôle Emploi multiplie les actions. À côté de la formation, l’établissement peut intervenir dans le financement d’un permis de conduire ou essayer de changer les idées reçues sur certaines professions. « On travaille sur les clichés avec des jobs dating pour déconstruire les vieilles images notamment portées par les parents, souvent prescripteurs, comme nous l’avons fait récemment autour de la santé et du grand âge. » En plus de mettre l’offre et la demande en relation, ces événements se concluent par des sessions de recrutement, un rendez-vous gagnant-gagnant.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert