Aum Biosync veut faciliter la vie des secours avec l’intelligence artificielle

Avec une levée de fonds de trois millions d’euros, Aum Biosync, à Mâcon, entend prouver que ses outils utilisant l’intelligence artificielle pour faciliter la vie des services et des personnels de secours peuvent s’appliquer à d’autres professions aux horaires et fonctionnements atypiques.

Les solutions digitales basées sur l’intelligence artificielle conçues par Aum Biosync doivent simplifier le quotidien des services de secours. (© Aum Biosync)
Les solutions digitales basées sur l’intelligence artificielle conçues par Aum Biosync doivent simplifier le quotidien des services de secours. (© Aum Biosync)

« Veiller sur ceux qui veillent sur vous » annonce le site de Aum Biosync, start-up mâconnaise qui a vu le jour en 2016. Les co-fondateurs, pour certains, des enseignants-chercheurs de l’école des Arts et Métiers de Cluny, ont une expérience complémentaire. Également pompier volontaire depuis 15 ans comme l’un de ses associés, Marc Riedel a voulu faciliter la façon de concilier cet engagement pour la société avec le quotidien.

« 69 % des activités opérationnelles des pompiers sont réalisées par des gens dont ce n’est pas le métier de base et qui cumulent avec leur propre vie professionnelle et leur vie personnelle. » Face aux chiffres - 4 pompiers sur 10 abandonnent avant 5 ans - Aum Biosync a conçu plusieurs outils pour simplifier leur mission en s’appuyant sur l’intelligence artificielle.

Une réponse à l’urgence et l’imprévu

Une trentaine de clients utilisent déjà l’un des trois outils imaginés par Aum Biosync, plusieurs SDIS, services départementaux d’incendie et de secours, en particulier. « Avec Opteam, on crée un jumeau numérique du service qui fonctionne 24h/24 pour le confronter à l’impact opérationnel d’un imprévu ou d’une décision. » A la fois scientifiques et acteurs opérationnels en tant que pompier ou gendarme, les associés d’Aum Biosync ont intégré leur connaissance des contraintes de ces engagements. « Le service peut voir en temps réel l’impact d’une décision, repérer les victoires rapides et peu coûteuses pour optimiser l’action des secours. »

© Aum Biosync


OPS Ready est quant à lui un assistant opérationnel, qui en fonction de l’agenda de l’utilisateur, va mieux gérer les temps libres. « En tant que pompier volontaire, si je dois aller chercher les enfants à l’école mais que je suis appelé sur une mission, l’appli peut alerter des personnes de confiance pour prendre le relais. Elle peut se montrer particulièrement utile pour les femmes (ou les hommes, ndlr) qui gèrent leur vie professionnelle et ce que j’appelle la PME familiale en plus de leur engagement. » Avec 25 % des français qui travaillent à des horaires atypiques, OPS Ready vise à concilier les différents temps de vie.

Essaimer les outils

Le dernier outil d’Aum Biosync, Time Keeper, s’utilise pour recruter un candidat potentiel dans un service. « Nous créons un modèle pour estimer le besoin d’un centre de secours et notre solution va vérifier la disponibilité du candidat et son impact sur l’équipe et l’organisation. » Afin de garantir de ne pas se montrer discriminant de quelques façons que ce soit, Marc Riedel s’associe les services d’un avocat en droit du travail pour finaliser sa solution. « 85 % des effectifs pompiers sont des hommes. Donc les modèles d’algorithmes s’appliqueront moins à une candidate. Alors on peaufine les données. »

La récente levée de fonds de trois millions d’euros, réalisée auprès de partenaires régionaux, visent à faire la preuve que l’ensemble de ces algorithmes peut s’appliquer à d’autres métiers tels que les transports ou les entreprises avec des obligations d’astreinte comme le gaz ou l’électricité.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert