Au service de la ruralité, La Petite Epicerie a fêté ses 100 ans

Depuis 100 ans, la Petite Epicerie de Villers-sous-Chalamont contribue largement à la vie de cette commune de 300 habitants. Depuis 1920, le lieu a évolué pour répondre aux besoins de la population.

Alika Bertrand affiche une réelle fierté d’avoir repris la Petite Epicerie qui vient de fêter son centenaire. (© La Petite Epicerie / A. Bertrand)
Alika Bertrand affiche une réelle fierté d’avoir repris la Petite Epicerie qui vient de fêter son centenaire. (© La Petite Epicerie / A. Bertrand)

En 1920, la Petite Epicerie s’est installée dans le bâtiment qu’elle occupe toujours aujourd’hui. La famille Girod qui lui a donné naissance vit toujours à deux pas et fréquente régulièrement le magasin repris par Alika Bertrand en 2013. « Avec mon époux, nous avions envie de nous recentrer sur notre famille dans un environnement plaisant. Nous avons eu l’opportunité de reprendre ce lieu de vie » se souvient la femme de 37 ans avant de compléter : « Plus qu’un bâtiment ou un commerce, c’est un lieu de vie. L’épicerie a une âme, elle passe par toutes les personnes qui viennent et qui ont une histoire de bonbons par exemple. » Au fil des années, la propriétaire et son mari ont investi près de 80 000 euros pour réaliser des travaux extérieurs, rénover la chambre froide, créer une cuisine aux normes, renouveler le mobilier ou encore aménager deux appartements au-dessus du magasin. « L’idée consistait à ramener des gens dans le village. » L’épicière a également créé, en 2014, un espace bar et petite restauration où les habitants se retrouvent autour d’un verre.

Multiservices

Actrice dynamique de la vie locale, la Petite Epicerie accueille une cinquantaine de clients chaque jour. Elle répond aux besoins d’un territoire rural en proposant un maximum de services. A côté de l’épicerie traditionnelle, Alika Bertrand a mis en place un rayon bio. « Nous vendons du gaz, nous faisons dépôt de pain, bureau de presse, tabac et depuis peu nous sommes partenaires de la Française des jeux et relais colis. C’est un service que nous demandions depuis un moment pour créer du flux notamment. » Avec la crise sanitaire, les usages sur internet se sont multipliés mais la Petite Epicerie se réjouit également que cela ait encouragé les gens à consommer localement. « C’est important que les habitants comprennent qu’ils soutiennent l’emploi local et le dynamisme du territoire. » D’ailleurs, le Petite Epicerie emploie deux personnes. Dans les rayons, à côté des articles provenant du réseau Codi France où l’épicière se fournit, se trouvent des produits de soin créés dans le Haut Doubs. Côté prix, la commerçante ne manque pas d’arguments. « Quand on vient chez nous, on consomme moins d’essence et on gagne du temps, on ne fait pas d’achats impulsifs car on n’est pas poussé à la consommation. »

Poursuivre sur la lancée

Alika Bertrand prévoit d’autres aménagements pour son commerce. A deux pas de la station essence datant des années 70, elle souhaiterait repenser la terrasse. « Le projet est soumis à l’approbation de l’administration. D’une part, nous sommes convaincus que la distribution d’essence reste un service de dépannage indispensable en milieu rural et d’autre part nous voudrions couvrir la terrasse pour développer l’activité en été. » Son enthousiasme a encouragé d’autres commerces à ouvrir puisque la petite commune abrite aujourd’hui une fromagère, une maraîchère une fois par semaine, une céramiste, un tourneur sur bois, un service de vente à emporter de plat du monde.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert