Conjoncture

Activité, santé financière : les ETI fragilisées, mais confiantes

Après un démarrage encourageant, l’année 2023 laisse entrevoir des signes de fragilité pour les ETI, avec une tendance baissière de plusieurs indicateurs financiers, suscitant des inquiétudes. Malgré les difficultés conjoncturelles, ces structures continuent à investir.


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Malgré un contexte économique difficile et un ralentissement conjoncturel, les ETI font preuve de résilience en préservant, à ce stade, leur capacité à investir, comme en témoigne le 10ème baromètre banque Palatine-METI (Mouvement des entreprises de taille intermédiaire), publié le 23 septembre.

Bien que la rentabilité opérationnelle se soit améliorée ce premier semestre, par rapport à la même période en 2022, pour la majorité des ETI, près de 40% d’entre elles estiment que la situation de leur secteur d’activité s’est fragilisée au cours de l’année, contre 30% en mars dernier. Une proportion similaire signale une dégradation de leurs carnets de commandes par rapport au second semestre 2022. De plus, un cinquième des ETI redoutent une réduction de leur chiffre d’affaires en 2024.

Des défis économiques et financiers

Ces entreprises continuent de faire face à des problèmes conjoncturels depuis 2022, en raison principalement de l’inflation et de la crise énergétique. L’augmentation des coûts de l’énergie préoccupe 96% de celles interrogées, dont 30% s’attendent à une augmentation de leur facture énergétique, cette année, de plus de 100% par rapport à 2021. L’accroissement de la masse salariale, dû aux ajustements relatifs à l’inflation ainsi qu’aux difficultés de recrutement, suscite aussi des inquiétudes grandissantes. Dans l’ensemble, un tiers des ETI constatent une augmentation de leurs coûts de production, dépassant les 10%. Ces contraintes ont un impact négatif sur la rentabilité de plus de 90% des ETI et sur les projets de deux sur trois.

Actuellement, ces entreprises connaissent une situation financière moins favorable par rapport au début de l’année. Environ un tiers d’entre elles signalent des problèmes de trésorerie, (vs 24,6 % en mars), tandis que 27% font part d’une progression de leur endettement net total sur un an. Le baromètre rapporte également une utilisation plus importante des lignes de crédit à court terme, par rapport au printemps dernier (50%, contre 34%). De même qu’un pourcentage d’ETI exprimant un besoin de crédit à court terme supplémentaire (28% vs 17%). De plus, près de 10% de celles ayant souscrit des PGE (Prêts garantis par l’Etat) craignent de rencontrer des difficultés à les rembourser ( contre seulement 2,6 %, en mars). L’augmentation des taux d’intérêt commence également à influencer les décisions d’investissement : plus de 15% des dirigeants ont revu à la baisse leurs projets, 28,2 % redoutent d’y être amenés.

Ambitions de croissance en 2023

Pour autant, une majorité significative des ETI, soit près de 65%, anticipent une croissance de leur chiffre d’affaires pour cette année par rapport à 2022. Et les difficultés n’entament pas vraiment leur moral : 70% des dirigeants restent plutôt ou nettement confiants pour la fin de l’année (+6 points par rapport à mars).

Ainsi, les ETI maintiennent leur engagement quant à leurs projets de croissance interne (63%) ou externe (près de la moitié). Des proportions toutefois en baisse, par rapport à mars dernier, soit 67% et 62% respectivement. Les budgets dédiés et le nombre d’emplois associés demeurent significatifs, mais diminuent : « La dynamique d’investissements résiste, mais la voilure se réduit », résume l’étude.

On recense quelque 5 500 entreprises de taille intermédiaire (250 à 5 000 salariés) qui génèrent un chiffre d’affaires total de 1 000 milliards d’euros et emploient 25% de la main-d’œuvre, en France.

* Enquête réalisée par internet du 31 août au 11 septembre, auprès de 1200 ETI.

AÏcha BAGHDAD et B.L

Des entreprises convoitées

L’étude banque Palatine-METI note que les ETI suscitent un fort intérêt, cette année, puisque la moitié d’entre elles ont été sollicitées pour une acquisition ou une prise de participation au capital depuis janvier, comparé à un tiers en mars dernier.