A Romanèche-Thorins, l’art de la charpente en action

Ce 19 et 20 janvier à Romanèche-Thorins, le musée départemental du Compagnonnage accueillait la première édition du prix Guillon.

Charles Navelot, participant au Prix Guillon. (@Aletheia Press/C Dalsbaek)
Charles Navelot, participant au Prix Guillon. (@Aletheia Press/C Dalsbaek)

Ce 19 et 20 janvier, c’était l’effervescence au musée départemental du Compagnonnage, installé à. Romanèche-Thorins. Le site culturel, géré par le conseil Départemental, fait découvrir aux visiteurs l’art du trait de charpente français. Ce savoir-faire ancestral est inscrit par l’Unesco au patrimoine immatériel de l’humanité depuis 2009. Durant deux jours, le musée a accueilli la première édition du prix Guillon. Treize ouvriers charpentiers (ayant moins de six ans d’expérience) issus de Saône-et-Loire, de l’Ain, du Rhône et de la Loire ont relevé ce défi, imaginé par la fédération compagnonnique de Lyon.

Construire une charpente réduite

Durant le premier jour, les concurrents ont dessiné une charpente traditionnelle à l’échelle – le tracé de l’épure. Le lendemain était consacré à la taille et au rembarrement en maquette à partir du dessin. Tous présentent la même pièce, une charpente modèle réduit, de 50 cm de hauteur. Autant d’étapes que les visiteurs du musée ont eu l’occasion d‘observer.

Si les épreuves nécessitent la maîtrise d’un savoir transmis de génération en génération, les techniques modernes ne sont pas pour autant absentes. « Pour montrer que les jeunes ne doivent pas rester bloqués dans le passé, nous avons fait en sorte que le sujet face appel à la modélisation sur logiciel 3D » explique Guillaume Perroud, responsable charpente couverture à la fédération compagnonnique de Lyon.

Guillaume Perroud (à gauche) et Yves Lespinasse, Compagnons organisateurs et membres du jury. (@Aletheia Press/C Dalsbaek)

« Une belle expérience »

Parmi les participants, Charles Navelot, 23 ans, est entré en apprentissage chez les Compagnons en 2017. Son tour de France l’a amené à Mâcon où il a eu l’opportunité de s’inscrire au concours. « J’ai déjà passé d’autres concours. Je me suis dit, pourquoi pas celui-là ? Ce n’est pas une compétition pour moi. Mais plutôt une satisfaction personnelle et une belle expérience » réagit le jeune homme.

C’est un jury de dix charpentiers qui notera les candidats. Il établira un classement basé sur trois critères : la technique de trait, la précision et la propreté. Mais le prix sera décerné à une condition. Le dessin de l’épure et l’ouvrage réalisé doivent avoir une note supérieure à 17. Quant aux maquettes, elles seront exposées durant plusieurs mois au musée du Compagnonnage. Rendez-vous courant février au musée du Compagnonnage pour connaître les résultats.

Pour Aletheia Press, Christel Dalsbaek

Hommage

Le prix Guillon rend hommage à Pierre-François Guillon. Ce compagnon charpentier du devoir de Liberté créa, en 1871, l’École pratique de stéréotomie appliquée à la construction (connue aussi sous le nom de l’école du trait), à Romanèche-Thorins, commune dont il était originaire. En 1923, l’école ferme et laisse place à l’actuel musée.