Urgo fait peau neuve à Chenôve

Avec le projet « Genesis », le groupe Urgo se lance dans un défi à la fois scientifique et technologique qui consiste à créer, d’ici dix ans, une peau artificielle destinée aux grands brulés. Pour donner corps à cette ambition, l’entreprise va investir 100 millions d’euros sur la période et construire un laboratoire dédié sur son site de Chenôve.

Le site de Chenove, dans la métropole dijonnaise, va accueillir un laboratoire pour imaginer une peau artificielle. (@Urgo)
Le site de Chenove, dans la métropole dijonnaise, va accueillir un laboratoire pour imaginer une peau artificielle. (@Urgo)

La présence historique d’Urgo en Côte-d’Or se traduit par plus de 1 000 personnes en poste dans le département sur trois sites : Chenôve, Chevigny-Saint-Sauveur et Gevrey-Chambertin. Cet ancrage local se confirme encore en 2021 puisque le groupe médical a retenu son site de Chenôve pour installer un nouveau laboratoire consacré à la recherche sur la peau artificielle et au projet Genesis. « Quand un grand brulé arrive à l’hôpital, la seule solution pour le soigner est de pratiquer l’auto-greffe mais c’est un processus long et douloureux pour le patient. Cela implique aussi d’avoir de la peau saine », explique Guirec Le Lous, président d’Urgo Medical.

Selon les estimations du dirigeant, plusieurs centaines de milliers de personnes, dans le monde, sont concernées chaque année. « Nous espérons que d’ici à dix ans, les chirurgiens pourront directement appliquer une peau artificielle. C’est une sorte de graal pour le corps médical et pour nous, c’est un défi à la fois technologique et scientifique, car la peau dispose de fonctionnalités complexes à reproduire. » Guirec Le Lous sait également qu’une peau artificielle pourrait changer la vie des patients.

Innover constamment

L’entreprise innove depuis nombreuses années. Elle a été la première à lancer le pansement prêt à l’emploi dans les années 50, ainsi que le pansement qui cicatrise plus rapidement dans les années 2010. Alors qu’en 2020, Urgo Medical a investi 33 millions d’euros dans la R&D, le groupe continue d’innover et débloque 100 millions d’euros sur dix ans pour son nouveau projet Genesis.

Guirec Le Lous, président d’Urgo Médical, espère pouvoir proposer une peau artificielle d’ici dix ans. (@Urgo)

« Nous avons le soutien de BPI avec un financement de 22,8 millions d’euros et celui de Dijon Métropole et du Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté avec une enveloppe de 800 000 euros. » Urgo Médical va notamment utiliser 1,9 million d’euros pour construire un laboratoire sur le site de Chenôve.

S’entourer des bonnes compétences

Le groupe Urgo emploie 3 300 collaborateurs et affiche un chiffre d’affaires de 660 millions d’euros en 2019. L’investissement matériel initié en 2021 va s’accompagner du recrutement de 15 personnes qui viendront en renfort d’une équipe de 15 autres personnes déjà sur site. Ensemble, elles formeront l’équipe consacrée au projet Genesis.

Pour imaginer cette peau artificielle du futur, l’entreprise s’entoure également de sa « dream team française » avec des partenaires tel qu’un laboratoire de l'AFM-Téléthon, de l'Établissement français du don du sang, Dassault Systèmes et le LBTI, une unité de recherche mixte du CNRS et de l'Université Claude Bernard Lyon 1.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert