Agroalimentaire

Reine de Dijon : une moutarde d’hier tournée vers l’avenir

Alors que la moutarde Reine de Dijon fête ses 180 ans cette année à Fleurey-sur-Ouche, le fabricant se réinvente et repense ses produits en évinçant les conservateurs, les colorants et les arômes artificiels. En parallèle, l’entreprise, troisième fabricant de moutarde en France, engage un investissement de deux millions d’euros.

Reine de Dijon utilise des graines de moutarde produite en France, majoritairement en Bourgogne. (@Reine de Dijon)
Reine de Dijon utilise des graines de moutarde produite en France, majoritairement en Bourgogne. (@Reine de Dijon)

L’idée de raccourcir la liste des ingrédients pour répondre aux attentes des consommateurs en matière d’alimentation a poussé Reine de Dijon à repenser ses produits. « La présence de conservateurs était mal perçue, donc nous avons fait des tests en les enlevant » raconte Luc Vandermaesen, directeur du site. Pour aller plus loin, ce sont les colorants et les arômes artificiels qui sont passés à la trappe. Si la moutarde à l’ancienne ne présentait pas de difficultés particulières concernant son goût ou sa couleur, Reine de Dijon a travaillé sur l’utilisation de légumes comme la betterave pour renforcer la couleur violette de sa moutarde à la crème de cassis.

« Pour avoir un retour des consommateurs, nous avons quitté la Bourgogne, car, ici, les gens sont des amateurs de moutarde. Nous sommes allés à Paris pour faire goûter ces recettes. » Au fil du temps, Reine de Dijon a élaboré douze recettes, à base de graines de moutarde 100 % françaises, auxquelles s’ajoutent trois recettes bio. Le troisième fabricant de moutarde en France produit ainsi 32 000 tonnes de moutarde et de sauces chaque année. « Nos moutardes se destinent à la grande distribution et aux épiceries fines tandis que nos sauces sont servies chez Mc Do et chez d’autres enseignes de la restauration rapide. »

GAZ21-Reine-de-Dijon-Fleurey-sur-Ouche-30032021-NaHu-2.jpg
Avec 163 salariés et un chiffre d’affaires de 40 millions d’euros, Reine de Dijon continue à se développer et à investir pour l’avenir. (@Reine de Dijon)


La reine se fait un lifting

A côté de ses recettes revues et corrigées, la Reine de Dijon a investi environ 100 000 euros pour changer de look. « Nous avions une gamme avec une fleur de lys depuis une dizaine d’années que l’on rattachait à l’Histoire, mais ce n’est plus dans l’ère du temps » sourit Luc Vandermaesen.

La nouvelle identité se veut plus dynamique, plus qualitative et plus jeune. « Le marché de la moutarde est stable depuis plusieurs années, mais les consommateurs ne rajeunissent pas. » Pour remédier à cette problématique, l’entreprise a fait appel à des blogueuses qui proposent des recettes modernes en s’inspirant des moutardes Reine de Dijon.

Investir dans le froid

Inscrite de longue date dans une démarche environnementale, Reine de Dijon engage un investissement de deux millions d’euros pour changer son système de production du froid. « Nous avions un système classique de fluide réfrigérant et de tours aéroréfrigérantes mis en place il y a vingt ans. Nous basculons sur un système à l’ammoniaque, plus écologique, plus économe et avec un taux de frigorie plus élevé. » Commandé en 2020, le nouveau système devrait être mis en œuvre au premier trimestre 2022.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert