Artisanat

Paul Boinay, ébéniste et ferronnier d’art des Écorces

Maîtriser le geste, domestiquer les matières et conjuguer les métiers, tels sont les maîtres-mots de Paul Boinay. Le jeune homme vient de fonder son entreprise d’ébénisterie et ferronnerie dart dans le village des Écorces.

Au cœur de la ferronnerie de Paul Boinay. (@Paul Boinay)
Au cœur de la ferronnerie de Paul Boinay. (@Paul Boinay)

S’il fallait chercher l’illustration d’un parcours d’excellence en matière de formation aux métiers manuels, Paul Boinay conviendrait à merveille. Le jeune homme a fondé, en 2018, sa microentreprise qui présente la particularité d’associer deux compétences d’ordinaire séparées : le travail du bois, et celui du métal. Installé dans une ancienne ferme, propriété de sa famille, située au lieu-dit « Les Maisons Dessous », près du village des Écorces dans le Doubs, Paul a toujours été attiré par le travail manuel. « Depuis le collège, jaime bricoler. Jai été initié par mon père, et vraiment jamais je ne me suis vu faire un travail de bureau. Je voulais toucher la matière », note-t-il.

Maitriser la vision 3D

Dire « les matières » serait plus juste, tant le parcours de formation de l’artisan s’avère varié. Il obtient un CAP d’ébénisterie à Moirans-en-Montagne, qu’il complète par un bac professionnel, avant de consacrer une année à l’étude de la sculpture sur bois. « La sculpture exige une approche minutieuse et ma permis de bien maîtriser la vision 3D des objets que je conçois », estime-t-il. Ce n’est pas assez pour ce touche-à-tout qui obtient en un an un CAP de ferronnerie. « Jai ensuite fait mon apprentissage chez Benoît Vuillemin de latelier du feu de GrandCombe-Châteleu chez qui je suis resté jusqu’à ce quune baisse dactivité me pousse vers la sortie ». Évidemment, Paul profite de cette « opportunité » pour se former au soufflage, puis au filage de verre. « Je nai pas de diplôme, je ne suis pas souffleur de verre, mais jai ainsi poussé ma connaissance de la matière à chaud », explique-t-il.

Une clientèle par le bouche-à-oreille

Le parcours d’entrepreneur s’impose à Paul à partir d’un constat simple : il devient difficile de se faire embaucher comme ouvrier, mais les artisans cherchent de la prestation de service dans les domaines qu’ils ne maîtrisent pas. « Mon premier chantier a été parisien », précise le Doubiens qui réalise un meuble complexe, alliant bois et métal, pour une architecte d’intérieur. Les commandes s’enchaînent rapidement par la suite, par le bouche-à-oreille. Paul réalise, en 2019 et 2020, environ 40 000 euros de chiffre d’affaires, avec un résultat net légèrement négatif en 2020, du fait d’investissements lourds consentis dans l’équipement de ses ateliers. Paul en possède deux, l’un pour le bois, l’autre pour le métal, de 100 mètres carrés chacun.

Pour Aletheia Press, Arnaud Morel