Carburant vert

Les Transports Becker roulent écolo

Pour s’inscrire dans la transition écologique, les transports publics doivent transformer leurs habitudes. Dans cette démarche, les transports Becker de Chalon-sur-Saône ont décidé qu’une partie de leur flotte roulerait désormais au colza, en attendant de compléter avec d’autres alternatives.

Dix véhicules de la flotte des Transports Becker fonctionnent désormais au colza pour un coût équivalent au gasoil, mais avec une meilleure empreinte environnementale. (@ Transport Becker)
Dix véhicules de la flotte des Transports Becker fonctionnent désormais au colza pour un coût équivalent au gasoil, mais avec une meilleure empreinte environnementale. (@ Transport Becker)

Du champ au réservoir, il n’y a qu’un pas que les transports Becker ont sauté en équipant 10 de leurs 125 poids lourds avec des moteurs roulant au colza. Souvent montré du doigt, le secteur routier fait figure de pollueur. Incitée à amorcer cette transition énergétique, l’entreprise a d’abord sélectionné le colza comme carburant. « C’est la seule alternative assez développée pour nous, car le gaz présente des inconvénients », justifie Perle Becker, PDG. Parmi les critères de sélection, l’indépendance de l’approvisionnement de l’entreprise. Quand le gaz oblige les transporteurs à remplir leur réservoir dans une station publique ou semi-publique, les transports Becker disposent d’une station au colza à côté de leur propre station au gasoil. Pas besoin de tout changer sur le véhicule pour opérer la transition. « Avec le constructeur, nous avons adapté les moteurs existants en changeant quelques pièces et en nettoyant le gasoil. Ça représente un investissement de 3 500 euros par véhicule que l’on mène avec le soutien du distributeur. »

Toujours plus durable

Outre cet investissement, rouler au colza n’implique pas beaucoup de coûts supplémentaires à en croire Perle Becker. « Ce carburant ne coûte pas plus cher. Il y a un peu de surconsommation et un peu plus d’entretien, mais ça peut se régler à l’usage. » D’ici 2025, les transports Becker espèrent que 25 % de la flotte rouleront au colza. « Nous pensons aussi à l’hydrogène, mais cette technologie n’est pas encore aboutie tandis que l’électrique n’est pas adapté aux poids lourds » explique Perle Becker. 

Pour l’heure, le colza utilisé est produit en France. En provenance de l’usine de Rouen, la PDG espère pouvoir se fournir plus près en carburant, notamment en Haute-Saône. « Nos choix relèvent aussi de la responsabilité sociétale des entreprises. C’est bien de valoriser la production française plutôt que d’extraire du pétrole du bout du monde. » Perle Becker veut contribuer à changer l’image du camion pollueur et souligne les actions déjà engagées. De la réduction des consommations du carburant au choix des pneumatiques en passant par l’optimisation des transports et des trajets, le secteur multiplie les efforts.

Une entreprise familiale

Les 180 collaborateurs des transports Becker ont apprécié cette démarche de leur dirigeante. Troisième génération à la tête de l’entreprise fondée en 1962, Perle Becker a pris la relève de son père et de son grand-père depuis 2013. Tournée vers le transport de conteneurs maritimes, la société Becker œuvre depuis les ports d’Anvers, du Havre, de Fos-sur-Mer, mais aussi de Lyon et Chalon-sur-Saône. Parallèlement, elle assure d’autres types de livraison : « Nous sommes spécialisés dans la palette de vin pour toutes les zones viticoles de France. »

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert