La Société bourguignonne des cires et dérivés, une presque bicentenaire, qui se porte bien

À Châtenoy-le-Royal, la « société bourguignonne des cires et dérivés » produits quotidiennement plus de 20 000 cierges.

Laurent Labadie présente les matières premières utilisées, des cires végétales et minérales. (@Aletheia Press/Christel Dalsbaek)
Laurent Labadie présente les matières premières utilisées, des cires végétales et minérales. (@Aletheia Press/Christel Dalsbaek)

La « société bourguignonne des cires et dérivés », installée à Châtenoy-le-Royal, est une vielle dame… dynamique ! Créée en 1827, elle fabrique notamment des cierges et des bougies utilisés dans les églises. Ce sont ainsi plus de 20 000 bougies qui sortent de l’usine chaque jour et sont envoyées dans toute la France. « Nous sommes trois réels ciriers en France, un quatrième a été racheté dernièrement par de grands groupes et les savoir-faire traditionnels ne sont plus là » constate Laurent Labadie, PDG de l’entreprise, laquelle se définit comme « artisan industriel ».

Un savoir-faire unique

La Société bourguignonne, pour sa part, tient à préserver son histoire et ses savoirs. Avant, de prendre les rênes de l’entreprise, Laurent Labadie a collaboré pendant vingt-cinq ans avec le précédent PDG, Marc Porot. Ce maître cirier, cinquième génération à la tête de l’entreprise familiale, participe toujours à la formation des employés. Secrets de fabrication et mélanges sont ainsi transmis directement. « J’ai mes notes ! » glisse le retraité malicieusement. « Il n’existe aucune formation ou apprentissage, c’est une transmission humaine et manuelle qui prend plusieurs mois. Les machines sont seulement là pour aider » rebondit Laurent Labadie. Une douzaine de salariés œuvrent dans les ateliers, dont certains ont plus de trente ans d’ancienneté.

La société produit toute une gamme de produits liturgiques (cierges pascals, bougies, veilleuse et cierges de dévotions ...). Une activité qui représente 80 % de son chiffre d’affaires. On imagine ainsi que la production est dépendante des fêtes religieuses. « Il y a quelques années, les activités étaient effectivement très cadencées sur le calendrier liturgique, Pâques étant la référence économique de l’entreprise, reconnaît Laurent Labadie. Mais nous nous sommes développées et fournissons désormais beaucoup de cathédrales toute l’année. Nous sommes ainsi sollicités douze mois sur douze. »

le trempage des mèches. (@Aletheia Press/Christel Dalsbaek)

Des lumignons et des bougies parfumées

Même si les produits liturgiques restent le socle économique de la Société bourguignonne, celle-ci s’est diversifiée. Parmi ses produits phare, on trouve ses lumignons, tant appréciés des Lyonnais le 8 décembre. « Nous avons développé des bougies à façon, avec des senteurs haut de gamme. Nous sommes ainsi faiseurs de grandes marques de luxe (champagne, textile) pour ces bougies. Nous travaillons d’ailleurs avec des « nez » à Grasse pour la conception des parfums » détaille le PDG.

Si le côté artisanal fait partie de l’identité de l’entreprise, celle-ci entend aussi vivre avec son temps. « Nous sommes bien conscients que l’environnement est un peu le nerf de la guerre aujourd’hui. Nous nous sommes ainsi orientés vers l’utilisation des polymères recyclables (PET et PC) pour les contenants des veilleuses et lumignons » détaille Laurent Labadie. Un travail a également été fait pour réutiliser les cartonnages et recycler les égouttures des cierges. De quoi assurer la pérennité de la « Société bourguignonne des cires et dérivés » qui fêtera bientôt ses deux cents ans ! En attendant, les projets se poursuivent, avec la sortie de la bougie senteur « 1827 », fruit du travail de Marc Porot.

Pour Aletheia Press, Christel Dalsbaek