La Saône-et-Loire veut valoriser les métiers du nucléaire

Avec des centaines de postes à pourvoir en Saône-et-Loire et en France dans les prochaines années, la filière des métiers du nucléaire devra trouver des compétences.

De gauche à droite : Véronique Gricourt, directrice du CMQ ITIP, Olivier Tainturier, Sous-préfet de Chalon, Eric Tourte, Délégué du Pôle Emploi & Innovation pour EDF BFC, Jean-Luc Ferrero, Ingénieur pour l’École, David Marti, Président de la Communauté urbaine du Creusot-Montceau, Hélène Badia, Présidente de l’Université des Métiers du Nucléaire, Sébastien Martin, Président du Grand Chalon, Rémy Rebeyrotte, Député, Jean-François Debost, Directeur Général de Nuclear Valley, Robert Poggi, Directeur à l’action régional d’EDF BFC et JeanClaude Lagrange, Président de l’Agence économique régional. (@ Grand Chalon)
De gauche à droite : Véronique Gricourt, directrice du CMQ ITIP, Olivier Tainturier, Sous-préfet de Chalon, Eric Tourte, Délégué du Pôle Emploi & Innovation pour EDF BFC, Jean-Luc Ferrero, Ingénieur pour l’École, David Marti, Président de la Communauté urbaine du Creusot-Montceau, Hélène Badia, Présidente de l’Université des Métiers du Nucléaire, Sébastien Martin, Président du Grand Chalon, Rémy Rebeyrotte, Député, Jean-François Debost, Directeur Général de Nuclear Valley, Robert Poggi, Directeur à l’action régional d’EDF BFC et JeanClaude Lagrange, Président de l’Agence économique régional. (@ Grand Chalon)

« Le sud de la Bourgogne représente le plus gros site de production nucléaire français » contextualise Sébastien Martin, président de la communauté d’agglomération du Grand Chalon. Associé à la Communauté Urbaine Creusot-Montceau, l’élu s’est inscrit dans la dynamique de l’association Université des métiers du nucléaire. L’objectif de cette association nationale : dynamiser les dispositifs de formation du secteur avec une déclinaison régionale notamment. Un partenariat présenté officiellement ce 6 octobre au lycée Léon Blum au Creusot.

Il faut dire que les perspectives sont conséquentes localement. A Saint-Marcel, Chalon-sur-Saône ou encore au Creusot, l’entreprise Framatome, spécialisée dans la conception, la fourniture, la construction, l'entretien et la modernisation de chaudières nucléaires, représente à elle seule près de 3 000 emplois départementaux. « Il doit y avoir l’équivalent chez les sous-traitants. Avec des perspectives de croissance forte, Framatome prévoit de recruter 600 personnes d’ici trois ou quatre ans et il devrait y en avoir autant autour. D’ici dix ans, la filière nucléaire prévoit de créer 100 000 emplois en France. »

Redonner le goût

Alors que l’emploi est au rendez-vous, les candidats, eux, peinent à suivre. « Après avoir dit que le nucléaire et l’industrie dans son ensemble n’étaient pas des priorités, il faut remettre les choses en route. » Sébastien Martin souligne le nécessaire besoin de redonner envie aux jeunes de s’inscrire dans ces filières. Usineurs et soudeurs continuent à être recherchés tant dans le nucléaire que dans d’autres secteurs industriels.

« L’université des métiers du nucléaire vise à inverser la vapeur en faveur de l’industrie en général. Car, plus on formera, plus le nombre d’industries à en profiter augmentera. Par ailleurs, accroître le nombre de formations évitera que la filière n’aille chercher les compétences dans d’autres entreprises », estime le président de la communauté d’agglomération du Grand Chalon.

Miser sur la formation

Très présente en Bourgogne du sud, la filière nucléaire profite du soutien des acteurs du territoire pour mettre en lumière ses formations et ses métiers. (@Pixabay)


Sur les bassins de Chalon-sur-Saône et du Creusot-Montceau, 48 formations concernent de près ou de loin la filière nucléaire comme le contrôle non destructif qui consiste à radiographier des pièces métalliques. « Nous avons des entreprises du territoire qui disposent des outils pour le faire et cela concerne autant le nucléaire que le ferroviaire ou l’aéronautique. »

En apposant le label université des métiers du nucléaire, l’élu entend montrer des parcours existants et les compléter avec des diplômes complémentaires. Il veut aboutir à « un parcours d’enseignement supérieur cohérent allant du Bac Pro aux bac + 5 autour des métiers du nucléaire. Il faut des cercles vertueux pour contrer les anciennes spirales négatives. » De nouvelles formations pourraient aussi voir le jour sur le territoire d’ici les rentrées 2024 et 2025, un travail mené conjointement avec l’UIMM 71 et le rectorat. En parallèle, Sébastien Martin compte sur France 2030 pour obtenir des financements pour cette filière stratégique et déposera en ce sens un dossier en fin d’année.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert