La région Bourgogne Franche-Comté poursuit un plan massif de formation

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©DavidCesbron
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Un an après la signature, avec le gouvernement, du Pacte Régional d’Investissement dans les Compétences (PRIC) Bourgogne-Franche-Comté 2019-2022, l’heure est au premier bilan d’étape, très satisfaisant, mais à poursuivre

Comment ramener à l’emploi les chômeurs de longue durée, et plus spécifiquement les « invisibles », ces personnes jeunes, de 16 à 29 ans, sans emploi et sans qualification, peu ou pas concernés par les dispositifs existants ? C’est à cette question, ainsi qu’à l’amélioration globale de l’offre de formation professionnelle, que s’est attelée la région Bourgogne Franche-Comté, qui conduit, depuis le 20 décembre 2018, un Pacte Régional d’Investissement dans les Compétences (PRIC) d’une ampleur inédite, en partenariat étroit avec l’État, sous l’impulsion du Premier ministre, Édouard Philippe. « Pour répondre à ce défi, il fallait non seulement offrir des formations différentes, mais également s’y prendre autrement pour les proposer », assure Marie-Guite Dufay, la présidente socialiste de la région Bourgogne Franche-Comté. Ainsi, c’est directement la structure sociale d’accompagnement, et pas nécessairement Pôle Emploi, qui « prescrit » une formation, évitant au demandeur de se frotter à une complexité administrative rebutante.

Mettre le paquet sur la rémunération des formations.

Pour lever les freins à la formation, il a également fallu mettre la main à la poche. 83 millions d’euros ont été investis, en 2019, par la région, quand l’État contribuait de son côté à hauteur de 56 millions. Au total, le PRIC, qui court jusqu’en 2022, mobilisera 585 millions d’euros (251,5 millions € de l’État et  333,5 millions d’euros de la région). L’effort se fait sentir du côté des demandeurs : « nous augmentons la rémunération des formations, triplons les indemnités de déplacement et proposons une indemnité forfaitaire de début de stage de 200 €. Ainsi, particulièrement les femmes seules avec enfants peuvent affronter sereinement les dépenses supplémentaires occasionnées, garde d’enfant ou transport », analyse la présidente de la région.

Des résultats tangibles.

Les premiers résultats sont plutôt bons. Ainsi, ce sont 33 250 personnes qui ont bénéficié d’une formation financée sur fonds publics, dont 40% au titre du PRIC. En termes de retour à l’emploi, en 2019, 59,7 % des personnes étant demandeurs d’emploi ont accédé à un emploi six mois après la fin de la formation, dont un tiers de ces emplois sont des emplois durables. Pourtant, il reste des secteurs d’amélioration, notamment le lien entre les entreprises demandeuses de main d’œuvre, et les nouveaux formés. C’est au programme pour 2020, explique Marie-Guite Dufay : « nous voulons que les personnes puissent, pendant leur formation, nouer des contacts avec les futurs recruteurs ; il nous faut inventer un dispositif de mise en relation, qui sera sans doute une application mobile. Ainsi nous resterons dans le droit fil de notre ligne de conduite, à savoir la prise en compte, dans les formations, des enjeux numériques et écologiques ».

Arnaud Morel