L’Usinerie : un outil au service des industriels du territoire

Pour accompagner les industries dans leur transition digitale, le territoire de Chalon-sur-Saône, et plus largement celui de la Bourgogne-Franche-Comté, se sont dotés de l’Usinerie. Le site se destine également à accompagner les porteurs de projet et mise sur les partenaires et technologies les plus innovants pour y parvenir.

Dans un ancien moulin de 1823, transformé en sucrerie de 1860 à 1980, l’Usinerie guidera les industriels dans leur démarche de digitalisation des process et d’intégration du numérique dans leur pratique ou leur produit. (©Aletheia Press / Nadège Hubert))
Dans un ancien moulin de 1823, transformé en sucrerie de 1860 à 1980, l’Usinerie guidera les industriels dans leur démarche de digitalisation des process et d’intégration du numérique dans leur pratique ou leur produit. (©Aletheia Press / Nadège Hubert))

Le chantier avance bien sur le site de la future Usinerie ! A Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), dans un ancien moulin datant de 1823, les rénovations devraient aboutir début 2022 pour donner naissance à un outil au service des industriels.

« Nous allons accompagner les TPE et PME qui n’ont pas les ressources et les moyens d’aller seules vers l’industrie 4.0, en levant les freins à l’intégration numérique, mais aussi les grands groupes en recherche d’innovation. Il faut organiser une filière du numérique au service du tissu productif » précise Yannick Mahé, directeur de l’Usinerie. D’abord directeur général de l’UIMM 71 pendant plus de seize ans et du pôle formation de l’UIMM 21 et 71 en parallèle pendant sept ans, l’homme a pris la direction de l’Usinerie et de son ensemble de 4 000 m2 en janvier 2021.

(© Usinerie)

Pour aider les industriels à passer le cap de la transition digitale, le site va réunir les compétences de plusieurs structures. L’Ensam partagera ses connaissances autour de la réalité virtuelle et de la réalité augmentée. De son côté, l’Institut Image du Cnam (Arts et métiers Paris Tech) y organisera son futur diplôme tourné sur l’intelligence artificielle et la big data. L’impression 3D en plastique, polymère et métal pour les industries sera portée par l’UIMM. On y retrouvera également Nicéphore Cité. « Nous ajouterons aussi une brique technologique supplémentaire avec la robotique et l’IUT » complète Yannick Mahé.

Forte de ses connaissances multiples, l’Usinerie intégrera un caisson d’immersion virtuelle unique en Bourgogne-Franche-Comté : le Blue Lemon. « Cet outil permettra de travailler sur l’ergonomie ou la simulation de sécurité dans un environnement recréé, idéal pour reconstituer une ligne de production ou simuler un prototype. »

Se préparer pour l’avenir

Seuls 16 à 20 % des projets liés à la digitalisation des industries aboutissent en France. « Notre territoire a une offre, mais elle est en silo. L’Usinerie sera une porte d’entrée unique pour les industriels qui veulent s’engager dans la digitalisation avec un accompagnement de A à Z dans sa démarche » précise le directeur du site.

L’Usinerie va proposer aux industriels un système d’accompagnement gratuit dans sa première phase. « Nous pourrons étudier le diagnostic, le cahier des charges, le financement avec des levées de fonds, le suivi du projet. Si l’industriel y trouve son intérêt, il aura un reste à charge jusqu’à la finalisation. » Sensibilisation, information, formation viseront à ce que les industriels s’approprient et mettent en œuvre les briques technologiques pour traverser cette quatrième révolution industrielle. « Il y a des opportunités et des craintes à lever. Nous devons montrer au chef d’entreprise qu’il aura un gain, que l’action apportera une valeur ajoutée et de la compétitivité. »

12 millions d’euros

Initiée par la communauté d’agglomération du Grand Chalon, l’Usinerie repose sur un investissement global de 12 millions d’euros. Le budget est porté pour moitié par le Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, l’Etat, l’Europe et le Département. Demain, l’Usinerie deviendra une porte d’entrée unique qui fera le lien avec le monde de l’enseignement, de la recherche ou encore institutionnel au profit des industriels.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert