L’A79, une autoroute pas comme les autres

Pour la première fois en France, une autoroute payante fonctionne sans barrière de péage. Le point après un an de fonctionnement.

L’A 79 est la première autoroute française à être passée au péage en flux libre. (Aletheia Press / Xavier Chabert)
L’A 79 est la première autoroute française à être passée au péage en flux libre. (Aletheia Press / Xavier Chabert)

Entre Digoin en Saône-et-Loire et Sazeret dans l’Allier, les automobilistes et autres usagers de la route n’ont plus besoin de s’arrêter au péage pour payer l’autoroute. Environ 500 000 véhicules empruntaient la départementale RCEA chaque année. Cette route accidentogène est devenue une autoroute, l’A79, en novembre 2022, avec une petite particularité… Elle n’a aucune barrière et aucun péage physique. Il s’agit du flux libre et de son paiement dématérialisé.

« Rendu obligatoire par l’État dans le cadre de la Loi d’orientation des mobilités, pour tout nouveau projet d’autoroute, il s'agit d'une évolution qui nécessite un vrai accompagnement auprès des usagers. En ôtant les barrières, nous venons rompre avec des habitudes de plusieurs décennies » explique Pierre Méau, directeur péage chez APRR. Depuis un an, le nombre de véhicules qui emprunte la nouvelle A 79 a doublé en un an pour passer de 8 000 à 15 000 véhicules par jour.

Mission accomplie

En devenant la première autoroute française en flux libre, l’A79 avait plusieurs objectifs tels que fluidifier la circulation et gagner du temps. « Cela apporte des bénéfices en matière de confort et de sécurité, du fait du retrait des barrières physiques. Le flux libre diminue le stress des conducteurs qui n’ont plus à hésiter et choisir leur voie, à chercher leur moyen de paiement, etc. » explique la société d’autoroute. Des portiques, munis de caméras, enregistrent automatiquement les plaques d’immatriculation des véhicules et les badges de télépéage en temps réel. Les points d’entrée et de sorties, sont repérés, donnant ainsi la distance parcourue et le montant dû.

En supprimant l’arrêt et le redémarrage des véhicules aux barrières de péage, ce système contribue à baisser significativement les émissions de dioxyde de carbone et de carburant. Les poids lourds en particulier consomment à chaque arrêt environ un litre de carburant soit 3,1 kg de dioxyde de carbone émis. Pour APRR, les avantages ne manquent pas : « L’équipement en infrastructure de flux libre permet une moindre artificialisation des sols d’une plus faible emprise avec la suppression des barrières en pleine voie. On estime à 16 hectares la surface nécessaire à une seule barrière de péage. »

Un temps d’adaptation

Du côté des usagers, qui ne possèdent pas de badge de télépéage, le paiement dématérialisé ou via les bornes de paiement situées sur les parkings ne vont pas de soi. « Comme toute nouveauté, il faut un temps d'adaptation nécessaire. Nous sommes conscients que les usagers doivent comprendre qu’ils sont sur une autoroute payante, même si celle-ci ne présente aucune barrière, et en saisir le fonctionnement » déclare Pierre Méau.

APRR, précurseur dans le système en France, tente de guider au mieux les usagers. « Pour accompagner le flux libre, nous avons engagé une série d'actions pédagogiques, allant de la signalétique, à la présence sur aires, au courrier pédagogique pour les primo-usagers. Nous continuons à travailler avec l’État pour améliorer encore la compréhension et fluidifier l’usage. » Désormais, 70 % des usagers utilisent un badge de télépéage, 30% paient sur internet et 5 % utilisent l'une des 16 bornes installées sur les aires de l'A79.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert

En pratique

Quatre solutions de paiement existent pour les usagers de l’A79.
-  La plus connue est l’utilisation d’un badge de télépéage.
- Il est également possible de payer sur une des 16 bornes installées sur des aires de repos ou de service, des haltes péage ou au niveau des échangeurs.
- Les têtes en l’air ont la possibilité, au préalable d’enregistrer leur plaque d’immatriculation et leurs coordonnées bancaires. Les paiements se feront automatiquement par prélèvement chaque semaine.
- Le paiement en ligne, une fois le trajet effectué, doit être effectué dans les 72 heures. Au-delà, une indemnité forfaitaire de 90€ sera appliquée. Pour éviter tout oubli, il est possible de s’inscrire au préalable, pour recevoir une notification de rappel.