ITEN, le spécialiste français des micro-batteries à l’état solide s’implante à Chalon-sur-Saône

La deeptech lyonnaise va ouvrir, dès 2026, sa principale unité de production de micro-batteries lithium-ion à l’état solide, une technologie de rupture prometteuse.

L’unité pilote de fabrication de micro-batteries à Dardilly. (© ITEN)
L’unité pilote de fabrication de micro-batteries à Dardilly. (© ITEN)

Les qualités du bassin industriel chalonnais séduisent ! La SA lyonnaise ITEN, créée fin 2011 par Fabien Gaben, annonce qu’elle implantera sa principale unité de production de micro-batteries à l’état solide au sein de la zone industrielle SaôneOr de Chalon-sur-Saône (71), sur un ancien site industriel de Kodak, dont la réindustrialisation est un vrai succès. Pour l’heure, la deeptech dispose d’une unité de production pilote à Dardilly, dans la banlieue nord-ouest de Lyon, dont elle va conjointement muscler les capacités de production.

« Nous allons passer à une production de 40 millions d’unités d’ici début 2024 pour notre site de Dardilly, et nous allons construire une nouvelle usine à Chalon, j’en suis particulièrement fier. La capacité de fabrication de ce site est prévue pour croître par tranche modulaire de 100 millions de composants par an et la première sera opérationnelle en 2026 », précise Fabien Gaben, PDG d’ITEN.

Une centaine d’emplois créés

Une telle implantation constitue un beau succès pour l’agglomération chalonnaise et la région Bourgogne-Franche-Comté, qui ont travaillé conjointement pour remporter ce succès. « Nous étions en concurrence avec d’autres régions, mais la qualité de notre écoute, et l’excellente desserte du bassin chalonnais nous ont permis de faire basculer ce dossier en notre faveur », détaille Nicolas Soret, vice-président régional en charge de l’économie. La proximité lyonnaise a également joué en faveur du site bourguignon. Les premiers coups de pioches sont attendus dès 2024, la production sur le site devant débuter début 2026. Lors de cette première phase d’activité, une centaine d’emplois pourraient être créés.

Une micro-batterie ITEN. (© ITEN)

80 millions d’euros levés

ITEN, de son côté, monte en puissance en déployant de nouvelles capacités de production. L’entreprise a, en octobre 2022, levé 80 millions d’euros auprès de partenaires institutionnels et industriels majeurs, comme SEB ou le groupe EREN, l’un des leaders des énergies renouvelables dans le monde, afin de financer son développement. L’entreprise mise sur un nouveau type de batterie, les micro-batteries à l’état solide lithium-ion.

À la différence des batteries actuelles, celles de nos téléphones portables par exemple, qui utilisent du lithium liquide, les batteries à l’état solide utilisent du lithium solide et une architecture d’électrode entièrement céramique. Elles offrent une plus grande sécurité, en étant nettement moins inflammables, et ouvrent des perspectives inédites en matière de miniaturisation. « Nos micro-batteries présentent des densités de puissance environ mille fois supérieures à celles des piles boutons conventionnelles, pour une épaisseur aussi fine que celle de deux cheveux », assure ITEN. Elles ne contiennent, en outre, aucun métal lourd, et sont complétement recyclables, avec une durée de vie particulièrement longue. Les marchés visés sont nombreux, notamment les objets connectés, les cartes bancaires biométriques ou encore le secteur de la santé.

Pour Aletheia Press, Arnaud Morel