Isovoo se construit un avenir durable

Les murs à ossature bois remplis de paille apparaissent comme une solution d’avenir pour participer à la lutte contre le réchauffement climatique. Engagé dans cette démarche et soucieux de remettre l’humain au cœur de l’entreprise, Jean-Baptiste Plénard a fondé Isovoo à Blanzy en juillet 2021.

En ossature bois et paille, les murs préfabriqués d’Isovoo participent à la transition énergétique. (© Isovoo)
En ossature bois et paille, les murs préfabriqués d’Isovoo participent à la transition énergétique. (© Isovoo)

En bois du Morvan et en paille issue des champs environnants, les murs biosourcés conçus par Isovoo conviennent tout aussi bien à une maison individuelle, un collège, un EHPAD, une industrie qu’à un immeuble. « Au-delà de neuf mètres, il y a des contraintes à intégrer. Pour certains projets collectifs, associer le béton au biosourcé peut être un bon compromis » précise Jean-Baptiste Plénard, dirigeant d’Isovoo. En juillet 2021, cet ancien ingénieur en travaux, sensibilisé aux contraintes et problématiques d’un chantier, s’est lancé dans l’entrepreneuriat en créant son entreprise à Blanzy. Son credo : « Bâtir un futur respectueux de l’environnement et des hommes. »

Des murs durables

Son choix a donc été de proposer des murs préfabriqués biosourcés pour la construction. « Avec la préfabrication, on travaille au chaud et à l’abri dans l’atelier plutôt que sur le chantier. L’ossature est prête à poser pour une installation rapide. La construction hors site fait gagner à la fois du temps et du confort pour les équipes. »

Capable de produire plus et plus vite, notamment grâce à des machines conçues pour faciliter le travail des hommes, l’entreprise conçoit 1 000 mètres carrés d’ossature chaque mois et prévoit de doubler sa capacité d’ici à deux ans, en recrutant. « L’objectif est d’atteindre 25 personnes, détaille Jean-Baptiste Plénard, Les carnets de commande sont pleins jusqu’au début 2022, ça s’annonce bien. Et nous sommes régulièrement consultés pour de nouveaux projets. »

En affichant un bilan carbone négatif, moins dix kilogrammes de dioxyde de carbone, les murs en ossature bois, remplis de paille pour l’isolation, répondent à l’enjeu environnemental actuel. « Une maison avec nos murs stocke trois tonnes de dioxyde de carbone », commente-t-il.

Si chaque solution possède ses forces et ses faiblesses, ces murs présentent également l’avantage d’isoler tant en été qu’en hiver et ainsi de contrôler la température et l’hygrométrie. C’est aussi le matériau biosourcé le plus décarboné. « Entre le champ et le remplissage, il n’y a aucune transformation. » La paille arrive des champs au plus près, en Saône-et-Loire, en Côte-d’Or ou de la région voisine Rhône-Alpes.

Pour un avenir durable

Bien que le bon départ d’Isovoo ne se démente pas avec un effectif de sept salariés et en augmentation constante, la pénurie de bois aurait pu freiner son ascension. « Il y a une rupture d’approvisionnement à l’échelle mondiale avec des prix qui ont doublé. Nous avons heureusement pu faire un partenariat avec le scieur français Monnet-Sève dans la Nièvre pour son bois du Morvan. »

Pour faire face à cette inflation susceptible de déstabiliser une jeune entreprise, Jean-Baptiste Plénard a pu compter sur une subvention du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté avoisinant les 100 000 euros, sur le soutien de la communauté urbaine Creusot-Montceau avec une enveloppe de 55 000 euros et sur l’avance remboursable de plus de 100 000 euros de Michelin Développement.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert