Dijon métropole : Des boues pour une énergie plus verte

Initiée en 2021, l’usine de méthanisation des boues de station d’épuration a été inaugurée en avril 2023 puis complétée d’une unité d’épuration biogaz. Porté par la société Odivea, le projet a coûté plus de 18 millions d’euros et produira du biogaz équivalent à la consommation de 4 000 foyers.

Odivea et Dijon Métropole ont inauguré une nouvelle station de méthanisation des boues et une usine d’épuration du biogaz. (© Vincent Arbelet-Ville de Dijon)
Odivea et Dijon Métropole ont inauguré une nouvelle station de méthanisation des boues et une usine d’épuration du biogaz. (© Vincent Arbelet-Ville de Dijon)

« Nous transformons nos ressources locales pour en faire une richesse » explique Antoine Hoareau, vice-président de Dijon Métropole en charge de l’eau et de l’assainissement et président de la SEMOP Odivea. Cette société gère les services publics de l’eau sur 10 communes, et de l’assainissement de 14 communes de la métropole dijonnaise, soit près de 200 000 habitants. « Nous avions 20 000 tonnes de boues qui partaient à l’épandage agricole donc nous allons le méthaniser. Après cette opération, il restera 50 % de boues solides qui resteront destinées à la filière. » poursuit l’élu.

Cette réduction diminuera, aussi, de plus de 400 le nombre de camions sur les routes pour les transporter. Ce projet initié en 2021 s’inscrit dans la politique de la Métropole de décarboner ses énergies avec de nouvelles installations.

Investir dans la boue

Odivea a ainsi engagé 15,5 millions d’euros pour construire une usine de méthanisation des boues de station d’épuration, dont 5,5 millions d’euros financés par l’agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse dans le cadre du plan de relance. « Odivea va méthaniser les boues par un procédé d’hydrolyse thermique, une première en Bourgogne-Franche-Comté. Il s’agit de chauffer les boues dans deux tours de méthanisation pour produire du gaz » simplifie Antoine Hoareau. Cette technologie permet à la station « eauvitale » de proposer un traitement des matières issues de l’industrie agroalimentaire du territoire et d’accélérer la digestion des boues et ainsi améliorer leur déshydratation.

Ce gaz doit ensuite être épuré, car il associe méthane et CO2. « Il faut les séparer pour obtenir du biométhane », confirme l’élu. Cette opération sera réalisée par l’unité d’épuration construite par Dijon Métropole grâce à un budget de 3 millions d’euros. « Dijon Métropole revendra ce biogaz à GRDF qui l’injectera dans le réseau du gaz de ville », complète-t-il. Au total, l’unité produira 10 GWhs par an de biométhane. L’équivalent des besoins en chauffage et en eau chaude sanitaire de 4 000 foyers de la métropole, soit 2 % des habitants du territoire. Ce projet génèrera de nouvelles recettes, environ 1 million d’euros annuel, que « la Métropole va investir dans d’autres projets dédiés à l’eau. »

L’eau, ressource rare

L’eau fait en effet figure de priorité pour Antoine Hoareau. « En 15 ans, Dijon Métropole a réduit de 20 % les prélèvements en eau potable dans la ressource, tout en accroissant sa population de 30 000 habitants. » L’élu insiste, en effet, sur les travaux menés sur les canalisations pour réduire les fuites : « Nous sommes passés de 77 % de rendement en 2005 à 85 % en 2023 et nous avons l’objectif d’atteindre 91 % en 2030 en limitant encore les pertes et les fuites. » conclut Antoine Hoareau.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert