Des échangeurs thermiques tournés vers l’avenir

A Chalon-sur-Saône, Packinox, filière du groupe suédois Alfa Laval, conçoit des échangeurs thermiques particulièrement utilisés dans les raffineries et l’industrie de la pétrochimie. Ouvert sur de nouveaux marchés, le site multiplie les investissements depuis dix ans. Le dernier en date, un équipement laser robotisé, aura nécessité une enveloppe de deux millions d’euros.

Les échangeurs thermiques de Packinox Alfa Laval répondent aux besoins des industriels de la pétrochimie et de la raffinerie mais également à ceux désireux de stocker l’énergie. (© Packinox Alfa Laval)
Les échangeurs thermiques de Packinox Alfa Laval répondent aux besoins des industriels de la pétrochimie et de la raffinerie mais également à ceux désireux de stocker l’énergie. (© Packinox Alfa Laval)

Entre 50 et 500 tonnes, les échangeurs thermiques produits par Alfa Laval Packinox à Chalon-sur-Saône et ses 150 collaborateurs s’adressent aux industriels. Habituellement présents dans un format réduit dans les radiateurs de voiture, les climatisations ou les inserts de cheminée, les fabrications de la filiale du groupe suédois se destinent elles à la pétrochimie ou aux raffineries. Ce dernier secteur fait appel aux performances des échangeurs pour récupérer la chaleur dans les processus à pressions et températures élevées tels que des procédés visant à augmenter l’indice d’octane de l’essence, en particulier dans le sans-plomb.

« La fabrication de l’essence se fait grâce à une réaction chimique où les températures doivent passer de 80 degrés à plus de 500. Nos échangeurs amènent à ces niveaux mais agissent aussi pour refroidir l’ensemble ensuite » vulgarise Thierry Sourp, directeur général d’Alfa Laval Packinox. Quand les concurrents directs de l’entreprise ont recours à des tubes, la société installée en Saône-et-Loire utilise des plaques d’acier nécessitant moins de matière première. Dans un contexte de flambée des prix des matériaux, l’entreprise se félicite de l’impact limité de cette hausse pouvant atteindre 50%. « Nous avons moins besoin d’acier donc nous restons très compétitifs. »

Depuis un peu plus de dix ans, l’entreprise a débloqué près de 30 millions d’euros pour moderniser et développer son site chalonnais. (© Packinox Alfa Laval)

Une branche en développement

Alors que le marché de l’automobile évolue et que la pétrochimie continue à être montrée du doigt, Alfa Laval Packinox s’emploie à s’ouvrir à de nouveaux marchés. Pour y parvenir, la société multiplie les investissements. Elle a ainsi débloqué deux millions d’euros en 2022 pour acquérir un nouvel équipement laser robotisé, bénéficiant de France Relance à hauteur de 20 % du budget. « Cette machine s’intègre à notre chaîne de fabrication pour nos grandes plaques d’acier qui mesurent jusqu’à 14 mètres de long pour deux mètres de large. Ces tôles sont formées par explosion sous l’eau et nécessitent que des languettes de métal soit soudées en périphérie. C’est là qu’elle intervient. »

Depuis un peu plus de dix ans, l’entreprise a débloqué près de 30 millions d’euros pour moderniser et développer son site chalonnais. « Nous avons commencé par construire un nouveau site de formage par explosion afin d’accroitre ses capacités puis nous avons continué avec l’extension de bâtiments et de nouveaux bureaux. » Ces investissements visent à répondre à un marché en plein essor, celui de la capture de CO2 et du stockage d’énergie à longue durée. « Cette branche de l’industrie en développement concerne par exemple l’énergie issue d’une centrale solaire ou éolienne pour lesquelles on cherche à emmagasiner l’énergie. Ces procédés peuvent avoir besoin de nos échangeurs. » Thierry Sourp met l’accent sur l’efficacité énergétique de ces appareils qui nécessitent 12 à 15 mois de fabrication. « Nous produisons entre 15 et 25 échangeurs par an. » Alfa Laval Packinox réalise 65 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert