Des barbecues made in Saône-et-Loire

Depuis presque 30 ans, Somagic fabrique des barbecues à La Genête en Saône-et-Loire. Alors que l’entreprise avait ouvert une usine en Asie en 2000, elle a décidé de rapatrier une partie de sa production sur son territoire en investissant 1,2 millions d’euros dans de nouveaux équipements.

Somagic a investi 1,2 million d’euros pour relocaliser sa production en France mais peine aujourd’hui à recruter. (© Somagic)
Somagic a investi 1,2 million d’euros pour relocaliser sa production en France mais peine aujourd’hui à recruter. (© Somagic)

Avec 1,2 millions d’euros d’investissement, Somagic entend relocaliser sa production de barbecues en Saône-et-Loire. « En 2000, nous avons été contraints de créer une usine en Asie pour répondre à une demande de la grande distribution d’avoir des barbecues des moins en moins chers. Nous avons opté pour l’acier tandis que nous en faisons en fonte à La Genête » explique Nicolas Dubar, directeur du site.

Somagic ne pouvait que constater la baisse de production. En 1999, le site de Saône-et-Loire produisait 600 000 barbecues en fonte contre seulement 83 000 en 2020 alors que le site asiatique en fabriquait 850 000 la même année.

Inverser la tendance

En reprenant la direction du site, Nicolas Dubar a voulu remettre en avant la production française et ainsi répondre à ses exigences de RSE, d’emploi français, de réduction de son bilan carbone… « Pendant longtemps, nos clients disaient vouloir des produits français, mais ce n’était pas rentré dans les mœurs. Selon moi, c’est le consommateur qui a poussé à cette nouvelle tendance. Mon vœu pieu s’est transformé en besoin et en réalité. »

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Le site de La Genête a augmenté sa production pour atteindre 100 000 barbecues en 2021 et prévoit 150 000 pièces en 2022 contre 700 000 en Asie. « Nous espérons dépasser les 250 000 barbecues en France d’ici trois ans pour rééquilibrer les forces. » Somagic ne prévoit pas de fermer son site de production lointain afin de maintenir la diversification des produits et des process, peinant à trouver un partenaire français pour l’émaillage.

Des équipements mais pas de main d’oeuvre

Pour concevoir des barbecues ou des planchas, Somagic faisait appel à des partenaires étrangers pour se fournir en pièces détachées nécessaires à leur conception. « Nous avons choisi d’investir dans des machines pour réaliser des produits finis afin de réduire les importations. » En complément, les roues jusque-là fabriquées elles aussi en Asie ont ainsi été rapatriées en Saône-et-Loire. « Nous achetons la tôle brute en France et nous la transformons grâce à nos nouveaux équipements. » L’enveloppe globale d’1,2 millions d’euros a profité d’une aide du Conseil Régional de Bourgogne-Franche-Comté et de France Relance et ainsi permis d’acquérir une machine de découpe laser numérique et une plieuse numérique.

Mais Somagic doit faire face à une nouvelle difficulté pour relocaliser son activité. « Nous rencontrons une vraie pénurie de main d’œuvre. Nous recrutons des intérimaires, mais en zone rurale, c’est encore plus compliqué. » Alors qu’un ouvrier produit environ 3 000 planchas par an, lorsque l’entreprise peine à en trouver cinq, elle rencontre des difficultés pour tenir ses délais. « Pour y faire face, nous menons une réflexion sur la robotisation et l’automatisation de certains postes pénibles et le recrutement d’une main d’œuvre plus qualifiée. »

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert