Dans le Doubs : la marque Kairod réalise des montres grâce à la 3D

Quentin Loiget, passionné d’horlogerie et de technologie, a créé sa marque de montres 3D au design minimaliste : Kairod. Utilisée dans de nombreux domaines, l’impression 3D s’ouvre une nouvelle voie.

La marque de montres Kairod combine le savoir-faire horloger à l’innovation de l’impression 3D. (© Kairod)
La marque de montres Kairod combine le savoir-faire horloger à l’innovation de l’impression 3D. (© Kairod)

Son imprimante 3D de bureau, Quentin Loiget, 24 ans, se l’est offerte avec son « argent de poche. » Installé dans le bassin de l’horlogerie dans le Doubs, à Saint-Julien-lès-Russey, il a suivi un BTS microtechnique au cours duquel il a commencé à associer les nouvelles technologies à son goût pour les montres. Le jeune homme a eu le déclic quand il a commandé une pièce faite par une imprimante 3D. « J’ai vu la qualité du résultat et une façon d’unir mes deux passions. J’ai imaginé quelque chose qui n’avait jamais été fait. » En hommage au concept grec Kairos évoquant le temps, il créé la marque de montres Kairod avec un design minimaliste et élégant, entre tradition de l’horlogerie et innovation technologique.

Miser sur le savoir-faire local

Dans le respect des savoir-faire microtechniques, Kairod utilise les toutes dernières technologies disponibles telles que la MultiJet Fusion pour concevoir un boîtier à base de nylon PA11, un polyamide biologique conçu à partir de graines de ricin, une alternative au pétrole. Le frittage laser permet d’ajouter divers coloris et intervient dans la fabrication du boîtier à partir du nylon PA12. « La technologie 3D, ou fabrication additive, repose sur Erpro à Paris » précise le concepteur de la marque.

En parallèle, si le jeune homme se charge du design, il s’appuie surtout sur des artisans locaux pour créer son produit. Ainsi, la Pratique à Morteau réalise les aiguilles, Verlux à Morteau également, fournit le verre, Sibra, à Besançon, s’est vue confier la réalisation des bracelets, interchangeables. Ces derniers sont réalisés en tissu Seaqual recueilli dans les océans ou en matériau issue de la fibre de bois. « Je fais assembler l’ensemble par un ami horloger du territoire. »

Série limitée

Au total, Quentin Loiget a conçu 30 montres, disponibles sur la plateforme de vente en ligne Etsy, vendue près de 100 euros. Cette première collection se compose d’un modèle unique décliné en trois colories pour offrir le choix de la sobriété ou de la fraicheur. Grâce à la technologie 3D, le jeune homme peut laisser aller son esprit créatif, ne rien s’interdire sur le plan des matériaux, des formes et des couleurs. « C’est un marché de niche pour les amateurs de technologie plus que pour les passionnés de montres. » Toutefois, la collection écoulée, Quentin Loiget hésite à poursuivre dans cette voie. « J’ai surtout voulu faire un projet annexe, par passion, plus qu’un début de carrière. » Pour autant, il n’exclut pas de se lancer dans des concepts et des formes plus extravagants.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert