Coublanc Textiles se renouvelle pour se développer

Depuis sa création en 1913 à Coublanc (Saône-et-Loire), Coublanc Textiles n’a cessé de se repenser pour perdurer. Grâce à des évolutions, portant à la fois sur ses produits et ses équipements technologiques, l’entreprise a fait face à la concurrence asiatique et réussit à attirer les jeunes.

 l’entreprise produit 250 000 mètres de tissus par mois. (@Coublanc)
l’entreprise produit 250 000 mètres de tissus par mois. (@Coublanc)

« Il y a une trentaine d’années, l’industrie textile française a connu une perte d’environ 60 % de sa production au profit de la Chine » raconte Thierry Daboval, le dirigeant de Coublanc Textiles qui a racheté l’entreprise en 2007. Malgré ce constat, l’entreprise, installée à Coublanc, a su traverser les époques. Après avoir été spécialisée dans les tissus pour parapluie en 1913, elle a fait évoluer ses machines, ses métiers à tisser pour proposer aujourd’hui des tissus techniques.

« Nos tissus se destinent à devenir des blouses d’hôpitaux, des tissus d’ameublement, des voilages, des rideaux anti-feu dans les bus, des sièges dans l’automobile, des tenues de pompier… » L’entreprise a également réalisé des produits haut de gamme pour des clients comme Hermès tandis qu’elle fournit aujourd’hui la marque Jean 1083 qui ne veut s’approvisionner qu’en France avec un tissu jean en matière recyclée.

L'entreprise fournit la marque Jean 1083 qui ne veut s’approvisionner qu’en France. (@Pixabay)

Se mettre à la page

Ingénieur textile de formation, Thierry Daboval travaille en partenariat avec ses clients pour développer des solutions, parfois encore confidentielles. « On va être force de proposition en fonction de ce que l’on peut faire avec les innovations dans les fils. » L’entreprise autrefois plus habituée à utiliser des matières comme le polyamide issu du pétrole, se tourne depuis cinq ans vers des matières écoresponsables et se distingue ainsi de la concurrence. « Ces tissus prennent de plus en plus de part de marché que ce soit auprès de nos clients dans le secteur technique ou de l’ameublement. »

Pour se développer, Coublanc Textiles veut également accentuer son implication dans le secteur de l’habillement. « La filière demande des matières recyclées avec une volonté de relocaliser en Europe, mais ça prend du temps. » Coublanc Textiles envisage également de créer sa propre marque à base de lin sourcé en France pour créer ses chemises, jeans, et autres vêtements pour le grand public. « L’avenir, c’est de faire des produits qui nous soient propres et nous sommes capables de réaliser le produit fini. »

Investir pour avoir un avenir

Grâce à un parc moderne de 70 machines qui fonctionne en continu, l’entreprise produit 250 000 mètres de tissus par mois. « Les nouvelles machines, plus performantes, permettent d’aller plus vite et de passer à des matières plus techniques. » Pour le dirigeant qui emploie 20 personnes, elles ont aussi la capacité d’attirer les jeunes. « Ces équipements automatisés ne demandent pas les mêmes compétences techniques ni une connaissance de la filière textile. On peut donc recruter autrement. » détaille Thierry Daboval, qui réalise avec sa société un chiffre d’affaires de 2,5 millions d’euros.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert