Chalon-sur-Saône : Metic, le bon tuyau pour l’industrie locale

Fondée en 1978 à Chalon-sur-Saône, Metic s’est fait un nom dans l’univers de la tuyauterie industrielle, de la chaudronnerie, mais aussi de l’usinage. Ces trois activités complémentaires se mettent au service d’une clientèle de proximité tandis que la société mise elle aussi sur des approvisionnements locaux.

Metic fabrique et installe notamment de la tuyauterie pour les industriels. (© Metic)
Metic fabrique et installe notamment de la tuyauterie pour les industriels. (© Metic)

Si Geoffroy Guise a repris Metic à Chalon-sur-Saône en décembre 2020, c’est parce qu’il cherchait à quitter l’Anjou pour revenir dans sa Saône-et-Loire natale. Pour autant, il en fallait plus que ça pour l’amener à se porter acquéreur d’une entreprise fondée en 1978. « J’ai eu le sentiment de solidité vis-à-vis de l’activité et nous avons tissé une relation de confiance avec les cédants. » Geoffroy Guise a pris le relais de la famille de Pierre Lagorgette, le fondateur, car l’univers de l’énergie, l’un des marchés forts de Metic, correspondait à cet ancien cadre d’une entreprise de pompes hydrauliques. La société s’inscrit en effet dans trois marchés majeurs : l’énergie, qu’elle touche au nucléaire ou au pétrole par exemple ; l’agro-alimentaire avec des clients comme La Boulangère, les fromageries Bell, les sandwichs Daunat ou encore les conserves Massilly ; et enfin plus largement l’industrie avec des missions pour Isover aussi bien qu’Air Liquide ou des stations d’épuration.

Trois métiers complémentaires

Metic intervient pour eux autour de trois métiers distincts mais liés. Avec la tuyauterie industrielle, l’entreprise fabrique et installe les imposants réseaux de plomberie des usines afin de transporter tous types de fluides dans des tuyaux en acier ou en inox. La chaudronnerie consiste à produire des sous-ensembles métalliques par formage à froid et soudure. « On fait du petit minutieux, un à deux kilos en tôle fine, jusqu’à des pièces de 20 tonnes, 10 mètres de long avec des épaisseurs d’acier de 60 millimètres » explique le dirigeant. De la pièce unitaire à la petite série, Metic réalise des pièces spécifiques sur plan pour ses clients. Parmi eux, Framatome, pour qui, à titre d’exemple, elle conçoit des outillages destinés à faciliter le travail des industriels dans les ateliers en portant des éléments lourds.

La société mise sur l’alternance et le compagnonnage pour trouver les compétences de demain. (© Metic)

Enfin, l’usinage de sous-ensembles mécanique complète le panel. L’entreprise compte 40 employés répartis entre Metic, 35 personnes, et l’entité Meca Production pour l’usinage réalisant un chiffre d’affaires de cinq millions d’euros.

L’ancrage local

« A Chalon, nous avons la force d’un bassin industriel ! » insiste Geoffroy Guise qui mise sur la proximité avec ses clients. « Nous travaillons d’abord en soutien de l’industrie locale, dans un rayon de deux heures autour de Chalon, tant en Bourgogne-Franche-Comté que sur le Lyonnais. » Plus pratique, plus économique, plus écologique, cette stratégie recouvre une autre dimension pour le dirigeant. « Nous sommes sur des métiers délocalisables, mais la proximité d’un fournisseur et la relation de service restent un argument. »

Dans le même objectif, il choisit de se fournir au plus près de son entreprise. « Nous avons les compétences, le réseau, les clients, les fournisseurs et le bassin d’emplois. » Confrontée aux mêmes problèmes de recrutement que ses homologues, Metic a fait le choix de l’alternance et du compagnonnage avec huit salariés suivant l’un ou l’autre des cursus. « C’est plus qu’on ne pourrait absorber, mais j’espère que certains resteront à nos côtés. » Pour inscrire son entreprise dans la durée, Geoffroy Guise met également en valeur la qualité de ses produits puisqu’il obtiendra sa certification ISO 9001 avant la fin de l’année et sur de nouveaux équipements. « Nous allons investir environ 100 000 euros au premier trimestre 2023 dans une cabine de peinture. » Le chef d’entreprise prévoit d’autres acquisitions pour une enveloppe globale avoisinant les 500 000 euros en 2023.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert