Chalon-sur-Saône : Enzo Lucia réalise des portraits comme en 1850

Depuis 4 ans, Enzo Lucia vit de sa passion et sillonne les routes de France. Tirant le portrait de ceux qui souhaitent avoir un souvenir réalisé comme en 1850. Chambre noire, procédés chimiques... dans son nouveau studio à Chalon-sur-Saône, tout est fabriqué comme à l’époque.

Le procédé utilisé par Enzo Lucia peut lui prendre jusqu’à 20 minutes, entre la prise de vue et le résultat final. (© Enzo Lucia)
Le procédé utilisé par Enzo Lucia peut lui prendre jusqu’à 20 minutes, entre la prise de vue et le résultat final. (© Enzo Lucia)

Depuis plus de 15 ans, Enzo Lucia se passionne pour la photographie. Il a toujours utilisé des procédés manuels comme l’argentique, le polaroid et des traitements alternatifs en labo. Mais assez vite, son coup de cœur s’est dirigé vers une méthode bien particulière : le Collodion Humide. Un procédé datant des années 1850 qui le fascine. C’est pour cette raison qu’il y a 4 ans, il a décidé de sillonner les routes de France au gré des réservations et de l’évolution de la demande, sous forme d’un « studio ambulant ».

Explorant les villes de France, de Belgique et de Suisse, il propose ses portraits partout où il passe, tout comme le réalisaient les photographes de l’époque. « Quand je fais une tournée, j’ajoute les dates sur mon site web. Mes clients choisissent les créneaux qu’ils souhaitent (en ajoutant un acompte pour l’inscription ndlr) et passent au studio ambulant. En sachant que j’ai besoin de 15-20 m2 au total pour installer mon studio ».

Une demande variée pour un procédé particulier

Mais si ce passionné de voyages adore sillonner la France dans son van il dispose désormais, depuis le 9 octobre, d'un studio fixe à Chalon-sur-Saône. Un réel avantage. « Avec le temps, et l’expérience, tout le studio et mon matériel commençaient à prendre beaucoup de place, détaille-t-il avant de poursuivre, et beaucoup de projets n’ont pas été réalisables en mobile parce que j’étais dépendant du lieu où je m’installais. Et cela m’a permis, aussi, de développer le studio autrement ! »

Les plaques qu’utilise Enzo Lucia peuvent varier du format A4 au A3. (© Enzo Lucia)

Maintenant, une salle entière est dédiée au développement de ses photos. Dans sa chambre noire, tout comme en 1850, chaque plaque est travaillée à la main et soigneusement revêtue de collodion (nitrate de cellulose dissous dans un mélange d’alcool et d’éther), et ensuite plongée dans un bain de nitrate d’argent afin qu’elle devienne sensible à la lumière. Ce procédé qui créé un souvenir unique et indélébile sur plaque de métal ou de verre, coûte entre 100 et 150 € et attire tous profils. « Ma clientèle est très très large, j’ai de tous les statuts, de tous les âges. Il y a beaucoup de diversité. » Et ce studio fixe, Tintype et Ambrotype, lui permettra également de proposer des expositions de ses photos et faire découvrir son savoir-faire au grand public.

Un photographe ambitieux

Mais ce châlonnais à plus d’un tour dans son sac et ne compte pas s’arrêter là. Il souhaiterait étendre davantage son studio. Et par étendre, Enzo Lucia entend exporter une nouvelle fois son matériel mais cette fois-ci à une plus grande échelle. « J’ai un projet sur New-York où tout est prêt, le lieu, le matériel etc… mais j’attends de déterminer le meilleur moment pour y aller. Que le Covid-19 ralentisse… », conclut le photographe.

Pour Aletheia Press, Eléonore Chombart