Chalon-sur-Saône au cœur de l’IA

Plus qu’un incubateur, 697IA prend la forme d’un écosystème tourné vers l’intelligence artificielle, la data et les objets connectés. D’abord site internet de financement participatif pour les entreprises, le concept a évolué pour devenir un concours dédié aux talents du numérique avant de prendre la forme d’une structure prête à les héberger.

En lieu et place de l’ancienne CCI, le groupe Galilé a donné naissance à 397IA, un écosystème orienté vers l’intelligence artificielle, la data et les objets connectés. (@ Groupe Galilé)
En lieu et place de l’ancienne CCI, le groupe Galilé a donné naissance à 397IA, un écosystème orienté vers l’intelligence artificielle, la data et les objets connectés. (@ Groupe Galilé)

En vente, les anciens locaux de la CCI de Chalon-sur-Saône ont été rachetés par le groupe Galilé en 2018. Eric Michoux, son dirigeant, a souhaité donner une nouvelle vie à ce bâtiment haussmannien. « Construit vers 1918, il s’agit d’un lieu emblématique de la ville qui a accueilli les patrons des forges et des industries de Saône-et-Loire. » Aujourd’hui divisée en deux parties, la structure abrite les bureaux et le siège du groupe Galilé d’une part et un écosystème consacré à l’intelligence artificielle, la data et les objets connectés d’autre part.

Avant de devenir le 697IA, le concept a largement évolué au fil des ans. « Il y a 15 ans, nous avons lancé Galilé 360 sur l’idée de concevoir un site de financement participatif destiné aux entreprises et non aux particuliers, pour aider les jeunes entrepreneurs. » Une communauté de mentors, de financeurs et de porteurs de projet voyait alors le jour pour échanger. Puis le site s’est transformé en un concours, notamment soutenu par Dassault ou Renault, avec l’objectif d’accompagner une jeune entreprise par trois biais : une dotation financière, du mentorat et la mise à disposition de moyens industriels pour concevoir des maquettes et autres prototypes.

Place à 697IA

Eric Michoux avoue l’ambition qu’il a de maintenir les jeunes talents sur le territoire et faire vivre des actions vers l’indispensable transformation numérique des entreprises. « Ces jeunes, qui gravitaient autour du groupe et de nos entreprises, représentaient une opportunité. Il fallait les capter et les retenir. » Le dirigeant a alors créé 697IA il y a trois ans autour d’un concours dédié au numérique. « Le gagnant est hébergé gratuitement pendant un an, profite du réseau et bénéficie d’un mentorat et d’une dotation pour son projet. »

Les travaux s’achèvent dans l’ancienne CCI pour ressembler à un incubateur sans vraiment en être un. Dans une dizaine de bureaux, d’espaces de travail partagé, une dizaine de sociétés, encore en phase de démarrage, pourront se retrouver autour de l’intelligence artificielle notamment. « Nous prônons un système de co-hébergement avec des incubateurs plus gros et expérimentés. Il est inutile de proposer une offre déjà existante sur le marketing ou le financement. Nous préférons nous spécialiser. »

Des défis à relever

Entourés d’un consultant et d’un animateur, les jeunes pouces profiteront également du réseau de la fondation qui porte la structure. « Cette fondation, tournée vers l’innovation et la recherche va permettre à des industriels de financer des projets autour de l’intelligence artificielle tout en défiscalisant à 60 %. » Dassault, Renault ainsi que des entrepreneurs locaux ont déjà intégré la fondation. « Les industriels qui n’ont pas pris le train de la data risquent de disparaître. »

L’autre défi à relever concerne désormais la capacité de 697IA et du territoire à rivaliser avec d’autres, plus connus, plus grands, afin d’attirer les jeunes talents. « Il y a de véritables aspirateurs à compétence dans les grandes villes et nos jeunes doués ont tendance à partir » regrette Eric Michoux.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert