A Dijon on s’interroge sur l’alternance dans la santé

Dijon accueillait le 17 mai la 6ème étape des Grands Rendez-vous de l’Alternance dans le secteur de la santé. Environ 75 personnes, entreprises, associations, organismes de formation, se sont rendus au Congrexpo pour partager leurs problématiques et bonnes pratiques.

Près de 75 professionnels du secteur de la santé, du social, du médico-social et des formations qui s’y rattachent avaient fait le déplacement pour participer au grand rendez-vous de l’Alternance sur la santé à Dijon. (© OPCO Santé)
Près de 75 professionnels du secteur de la santé, du social, du médico-social et des formations qui s’y rattachent avaient fait le déplacement pour participer au grand rendez-vous de l’Alternance sur la santé à Dijon. (© OPCO Santé)

Aide-soignant(e), infirmier(e) ou encore éducateur spécialisé, les métiers sanitaires et sociaux connaissent de fortes tensions, manquant d’effectifs. L’alternance pourrait être une réponse aux difficultés de recrutement dans le secteur. « Alors que l’industrie a une culture de l’alternance depuis longtemps, c’est un sujet nouveau pour nos entreprises » explique Jean-Pierre Delfino, directeur général de l’OPCO santé qui compte 488 adhérents en Bourgogne-Franche-Comté. « Nos membres sont des acteurs de l’univers sanitaire, social ou médico-social privé, que ce soit des entreprises ou des associations. » EPHAD, clinique, centre hospitalier, centre thermal ou encore acteurs de la santé au travail peuvent intégrer l’OPCO Santé.

Pour encourager le recours à l’alternance, lever les freins et partager les succès en la matière, l’OPCO Santé organise un tour de France avec ses grands rendez-vous de l’Alternance Santé. Sur les 13 évènements prévus, la sixième étape se tenait ce 17 mai à Dijon. Pour l’occasion, environ 75 professionnels du secteur ainsi que des organismes de formation avaient fait le déplacement au Congrexpo.

Des problématiques récurrentes

L’évènement s’est organisé autour de trois tables rondes consacrées aux structures adhérentes, aux partenaires du secteur et aux organismes de formation. « Pour développer l’alternance, il faut s’appuyer sur des partenariats locaux avec des acteurs comme Pôle Emploi, la Mission Locale, le Conseil Régional ou encore l’Agence Régionale de Santé, ARS. Face à la rareté des candidats, le sourcing est essentiel. » Dans une région à forte connotation rurale, trouver la perle rare relève parfois du domaine de l’impossible. Ainsi, un établissement thermal situé à Bourbon-Lancy en Saône-et-Loire a fait part de ses difficultés à trouver de la main-d’œuvre sur un territoire où le taux de chômage s’avère relativement bas.

L’autre problématique rencontrée par les acteurs de la santé porte sur l’alternance elle-même. « Il peut être compliqué de monter un contrat en alternance dans ces métiers car les parcours de formation ne sont pas encore adaptés et demandent une organisation particulière des établissements qui font des efforts en ce sens. »

Un essor de l’alternance en santé

Pourtant, l’alternance s’impose peu à peu au secteur avec 13 000 contrats signés en 2021 contre 1 500 seulement avant septembre 2018 et la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel. « Je crois que l’alternance va devenir une voie de recrutement et qu’elle s’installe comme une voie d’accès à l’emploi dans le milieu de la santé. » Si les jeunes sont concernés, d’autres publics, de plus de 29 ans, profitent des contrats de professionnalisation sous conditions. « Nous voyons des publics en reconversion qui se tournent vers les métiers de la santé et du social tout autant que de nouveaux entrants. » Toutefois, Jean-Pierre Delfino insiste sur le difficile mais nécessaire accompagnement des apprentis pour faciliter leur intégration et fidéliser ce public.

« Ces professionnels manquent de disponibilités pour exercer leur activité et doivent pourtant accueillir des alternants. » Les bonnes pratiques mises en lumière pendant les grands rendez-vous de l’Alternance trouveront un écho sur une plateforme qui verra le jour en septembre prochain.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert