La cosmétique se convertit à l’intelligence artificielle

Sur le récent salon professionnel Cosmetic-360, l’intelligence artificielle était mise à l’honneur. Elle pourrait bien transformer de fond en comble le secteur, formulation des produits comprise.

La cosmétique se convertit à l’intelligence artificielle

Côté marketing, on parle bio, naturalité … Entre eux, les professionnels de la cosmétique se focalisent aussi sur l’IA, Intelligence artificielle. Cette dernière était à l’honneur lors de la 8e édition de Cosmetic-360. Ce salon international consacré à l’innovation du secteur, organisé par la Cosmetic Valley, pôle de compétitivité, s’est tenu les 12 et 13 octobre derniers, à Paris, au Carrousel du Louvre. Et l’IA constitue une « nouvelle frontière », l’un des enjeux majeurs auquel doit faire face le secteur, a souligné Marc-Antoine Jamet, président de Cosmetic Valley, lors de la conférence de presse de présentation du salon.

Sur place, parmi les quelque 200 exposants présents, une trentaine présentaient des solutions basées sur cette technologie. Chacun des maillons de la filière cosmétique est potentiellement concerné : recherche, formulation, production, commerce, marketing… En effet, l’IA recèle des potentiels multiples. Ses algorithmes permettent de prédire l’évolution de phénomènes de type très différents (comportements d’achat des consommateurs, activité des molécules, pannes de production d’une chaîne industrielle…). En deuxième lieu, l’IA ouvre des perspectives en matière de personnalisation de l’offre, via un processus qui comprend analyse de la peau et possibilité de réaliser des produits sur mesure. Et enfin, cette technologie fournit des outils d’aide à la décision, avec visualisation de données, analyse de ces dernières et ajustement de l’offre à la demande. Par exemple, sur le salon, NWO-ai a reçu un prix dans le cadre des « Cosmetic 360 Awards », qui récompensent les innovations. Cette société américaine exploite l’intelligence artificielle pour analyser des données collectées dans le monde entier et prédire les tendances du marché.

Formuler plus rapidement

Nombre des autres spécialistes de l’IA présents sur le salon n’appartiennent pas spécifiquement au monde de la cosmétique. Par exemple, Grand Shooting, entreprise française, propose une application qui permet d’optimiser des images présentes sur un site marchand. Sur celui de Nocibé en France, en dix jours, le dispositif a repéré plus de 10 000 références dont l’image était de faible qualité… Mais la société compte aussi parmi ses clients Showroomprive.com et Galeries Lafayette. Quant à AnotherBrain, la start-up française propose des solutions de contrôle de qualité qui automatisent la détection de défauts sur les lignes de production.

D’autres entreprises encore proposent des dispositifs qui touchent directement au cœur de métier de la cosmétique. C’est le cas de ChemIntelligence, start-up lyonnaise spécialisée dans l’intelligence artificielle appliquée à la R&D en formulation, qui présentait son logiciel d’aide à la formulation. « Notre solution permet d’accélérer la recherche en diminuant le nombre d’essais nécessaires à la conception d’un nouveau produit », explique le chargé de développement commercial de la société. La start-up, qui compte parmi ses clients Sanofi et LVMH, souhaite développer sa présence dans le secteur de la cosmétique.

Côté grandes marques, certaines ont déjà commencé à exploiter l’intelligence artificielle pour proposer des produits personnalisés à leurs clientes. Sur le salon, par exemple, L’Oréal et Chanel présentaient des dispositifs déjà opérationnels en boutique ou sur Internet. Chez Chanel, l’application « lipscanner » permet à la cliente de se voir proposer une teinte de rouge à lèvres, sur la base d’images qui l’inspirent (le visage d’une star ou le pull auquel doit être assorti le cosmétique). Et la fonction « virtual try » lui offre la possibilité de tester la teinte du produit sur un selfie.