Une friche creusotine, un chien robot et un concours

Expert de l’immobilier d’entreprise, Batifranc lance un concours dès le début du mois de mai pour dessiner un nouvel avenir à la friche industrielle du Creusot. Pour cela, un chien robot a été utilisé. Explications.

Le chien robot Rocket permet d’avoir une image de l’ensemble du site pour que les candidats puissent se projeter dans la friche industrielle. (©Louis Alabouvette)
Le chien robot Rocket permet d’avoir une image de l’ensemble du site pour que les candidats puissent se projeter dans la friche industrielle. (©Louis Alabouvette)

Il n’aboie pas, il ne renifle rien mais Rocket, le chien robot de Capture 3D – Héritage virtuel a porté un regard unique sur la friche industrielle de Batifranc au Creusot. Le site des anciens abattoirs de 4 500 mètres carrés appartient au spécialiste de l’immobilier d’entreprise depuis près de douze ans. « Seule la partie des bureaux était occupée jusqu’à il y a cinq ans environ. C’est aujourd’hui une cathédrale de béton armé vide » présente Hubert Cusenier, directeur général de Batifranc.

L’occasion de de s’interroger sur l’avenir du lieu. « Quand les locataires s’en vont, on en profite pour mettre le lieu aux normes du moment et on mesure l’intérêt de lancer d’éventuels travaux. » Avant d’initier quoi que ce soit, Batifranc souhaite communiquer sur sa friche et s’ouvrir un nouveau champ des possibles, tant pour ce site que pour d’autres friches en sa possession.

Redonner une vie aux anciens abattoirs

Dans ce but, le crédit – bailleur met en place un concours à plusieurs volets avec des dotations comprises entre 7 000 et 10 000 euros. Le « prix de la friche » se destine aux écoles d’architecture, notamment, afin que les étudiants envisagent une autre vie pour le site. Le « prix virtuel » s’adresse aux écoles d’informatique afin que le bâtiment serve de fond à un jeu vidéo. Le « prix du vivant » concerne, quant à lui, un projet transformant les anciens abattoirs pour leur donner une portée environnementale. « Nous aurons un dernier prix destiné aux enfants, le « prix de la jeunesse », avec à la clé une participation financière à un voyage scolaire. »

Au-delà des idées qui émergeront et qui pourraient conduire à la déconstruction du bâtiment, Hubert Cusenier entend donner de la visibilité à un site qui ne manque pas de potentiel. « Situé dans une zone d’activité périurbaine, il est proche du centre. Il présente également une surface intéressante à l’heure de la loi sur la zéro artificialisation nette. Nous pourrons installer aussi bien une industrie que des start-ups. »

Un chien pas comme les autres

Pour nourrir les réflexions des candidats, Batifranc a fait appel au chien robot Rocket afin de scanner l’ensemble du site. Capable de monter les escaliers et de se déplacer en autonomie, l’animal électronique crée des nuages de points pour numériser l’espace à son niveau. « Son travail est complété par celui d’un drone qui prend les images en hauteur. Les deux communiquent pour couvrir l’ensemble du lieu et concevoir un jumeau numérique. »

Le résultat sera ensuite texturé pour que les candidats aux différents prix puissent se forger une image réelle des anciens abattoirs. Le résultat final sera disponible début mai tandis que le concours sera lancé dans la foulée. Les participants auront jusqu’au mois d’octobre pour adresser leur proposition à Batifranc. Les lauréats seront connus le 6 mars 2025.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert