Le Japonais Whill s’installe à Dijon

La marque japonaise de fauteuils roulants Whill a choisi Dijon pour installer son siège français. L’entreprise entend désormais se passer d’intermédiaire pour entrer chez les distributeurs et développer son réseau sur le marché européen.

Les fauteuils roulants japonais Whill ont choisi Dijon pour installer leur siège français. (© Whill)
Les fauteuils roulants japonais Whill ont choisi Dijon pour installer leur siège français. (© Whill)

Pourquoi Dijon ? Si la marque japonaise de fauteuils roulants Whill a choisi d’implanter son siège français à Dijon, cela tient à un homme, Guillaume Legendre. Quand Whill a choisi de pénétrer les marchés européens et français en 2018, il travaillait alors pour l’un des distributeurs. « Quand ils ont changé de distributeur, Whill m’a proposé de suivre mais je n’étais pas en accord avec la stratégie engagée, plus tournée vers le business que les personnes. Quand un nouveau responsable est arrivé à l’échelle européenne, il voulait mieux comprendre le marché et il a repris contact avec moi », se souvient l’entrepreneur. La nouvelle stratégie engagée et sa vision partagée du marché français séduisent Guillaume Legendre qui accepte de rejoindre l’aventure en juillet 2022 en tant que directeur France et directeur Business Développement pour l’Europe. « Whill visait plutôt Paris ou Lyon pour installer le siège français mais, comme je suis Dijonnais d’origine, j’ai mis en avant le dynamisme de la ville et son positionnement géographique. » Facilement accessible depuis le siège européen à Amsterdam et idéalement situé pour développer les marchés belges, luxembourgeois et suisses, la capitale des Ducs fini par l’emporter.

Une clientèle B to B

Depuis le 1er janvier 2023, une équipe de trois salariés gère le site de Dijon sur 600 mètres carrés composés de bureaux, d’une zone de stockage et d’un showroom. A côté, huit personnes composent l’équipe commerciale chargée de rencontrer les magasins vendeurs partout en France, la marque se limitant pour l’heure à une relation B to B. « Au Japon, Whill envisage de faire de la vente directe aux consommateurs mais la France n’est pas prête. Par ailleurs, nous avons un système de prescription et de remboursement par la sécurité sociale qui oblige à passer par l’étape du magasin spécialisé », détaille Guillaume Legendre. Pour autant, le directeur France sait qu’il est dépendant de la qualité du service proposé en magasin. « Nous cherchons de bons partenaires avec un bon service après-vente », ajoute-t-il.

Des fauteuils innovants

Outre les boutiques médicales spécialisées, les fauteuils roulants Whill pourraient bientôt trouver d’autres pistes de développement. « La marque cherche à développer une nouvelle stratégie. Au Japon, les fauteuils roulants pourraient être vendus en magasin automobile. Nous envisageons de reproduire ce schéma et discutons notamment avec Toyota pour mettre en place un corner mobilité », explique Guillaume Legendre. Innovants par leur design et le concept, les fauteuils roulants Whill séduisent des personnes âgées à la mobilité restreinte ou des personnes porteuses d’une maladie évolutive. « Nous voulons rendre la mobilité fun et innovante pour sortir de l’image stigmatisante avec des produits qui ne ressemblent plus à des fauteuils roulants, assure le directeur France de la marque. Nous voulons proposer des solutions qui sortent de l’ordinaire pour que le fauteuil devienne un allié du quotidien et non un outil que l’on voudrait repousser. » En 2022, Whill a vendu 350 unités en France. En 2023, Guillaume Legendre se fixe l’objectif d’atteindre 850 exemplaires vendus.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert