L’équipementier d’escrime Prieur compte sur le rebond olympique

L’historique fabricant de matériel d’escrime, basé à Genlis, mise sur une forte croissance de son chiffre d’affaires dans les prochaines années et fourbit deux projets top secrets.

Didier Contrepois (à g.) et Ludovic Lesne. (@Aletheia Press / Arnaud Morel)
Didier Contrepois (à g.) et Ludovic Lesne. (@Aletheia Press / Arnaud Morel)

Il est des réalités que seuls les « professionnels de la profession » peuvent connaître, l’effet cyclique des Jeux olympiques sur le marché sportif en est une. « Le business de l’équipement d’escrime suit de près le cycle olympique. Normalement, le nombre de licenciés progresse d’environ 30 % l’année qui suit les JO, puis ce gain se dilue jusqu’à disparaître durant les quatre années suivantes, avant la prochaine compétition. Mais, cette fois, les JO sont à Paris, et on peut supposer que cet effet sera démultiplié pour le marché français », explique Didier Contrepoids, dirigeant de Prieur Sports, spécialiste français de l’équipement d’escrime.

Présente aux JO mais…

Fondée en 1850 et aujourd’hui localisée à Genlis, près de Dijon, Prieur Sports fabrique des équipements d’escrime tels que des armes, des masques et des combinaisons. En 2014, l’entreprise, au bord de la faillite, est reprise par l’industriel Didier Contrepois. Depuis Prieur a regagné des parts de marché. En 2022, la marque redevient l’équipementier de l’équipe de France d’escrime. Elle ne sera pas pour autant la marque officielle des JO de Paris.

« Le comité d’organisation des Jeux Olympiques (COJO) français a souhaité un contrat d’équipement pour toutes les équipes de France, toutes disciplines confondues. Seuls les grands équipementiers ont pu concourir, et c’est finalement le Coq Sportif qui a remporté le marché », détaille le dirigeant. Malgré cela, Prieur Sports sera présent dans les stades, notamment avec ses armes et ses masques utilisés par de nombreux athlètes internationaux, y compris français. Le contrat d’équipement du COJO se limite à la tenue d’escrime, laissant le choix des autres équipements aux sportifs.

Assemblage et ébavurage d’un masque Prieur Sports. (@Aletheia Press / Arnaud Morel)

Top secret

Après une période de transition d’un an, Didier Contrepois a récemment confié la gestion opérationnelle de Prieur à son successeur, Ludovic Lesne, également ancien escrimeur. Didier Contrepois demeure actionnaire et supervise les développements internationaux de l’entreprise. Il conduit deux projets d’importance, qu’il entend tenir secret. « Nous avons finalisé un premier projet que je pourrai dévoiler au printemps. Un projet très important. Je travaille également sur un autre dossier, d’égale importance, un peu moins avancé », se borne-t-il à indiquer. Prieur Sports a réalisé un chiffre d’affaires de 2,3 millions d’euros en 2023 (contre 1,6 million d’euros en 2022) et prévoit de dépasser les 3 millions en 2024.

Pour Aletheia Press, Arnaud Morel

Des sous-traitants français

Lors de la reprise de l’entreprise, Didier Contrepois externalise près de 70 % de la production, ne conservant dans son usine que l’assemblage final des masques et des armes. Cependant, les sous-traitants choisis sont français, pour 80 % installés en Côte-d’Or. « Prieur est une marque française, il était important que la production le reste également », explique le dirigeant.