L’atelier George concilie métier d’art et numérique

Souffleurs de verre, Eve et Laurent ont créé l’atelier George à Mont-Saint-Jean. Artisans d’art, ils ont été récompensés en début d’année par la Chambre de Métiers et de l’Artisanat Régional, CMAR, d’un trophée du numérique. A différentes étapes de leur processus artisanal, ils intègrent le ces technologies et repensent leur métier.

L’Atelier George n’hésite pas à utiliser le numérique pour imaginer un artisanat d’art inscrit dans son temps. (Atelier George - Harmonie Begon)
L’Atelier George n’hésite pas à utiliser le numérique pour imaginer un artisanat d’art inscrit dans son temps. (Atelier George - Harmonie Begon)

En 2017, Eve et Laurent George ont fondé l’Atelier George, spécialiste du soufflage de verre à Mont-Saint-Jean en Côte-d’Or. « Nous avons choisi la Bourgogne parce que nous avons non seulement eu un coup de cœur sur le bâtiment que nous avons rénové en atelier verrier, mais aussi en raison de sa localisation » explique Eve George.

Les deux artisans, s’appuyant chacun sur une dizaine d’années d’expérience, travaillent majoritairement pour d’autres professionnels, qu’ils soient hôteliers, galeristes d’art, architectes ou décorateurs. Créateurs de luminaires en particulier, à côté de ces prescripteurs, l’Atelier George répond aux commandes des particuliers via sa boutique en ligne. « On dessine, on souffle… On s’occupe de nos créations de A à Z ! »

De l’artisanat au numérique

« Il est possible d’allier numérique et métier d’art. C’est dans notre ADN depuis le début. » Alors qu’ils sont tous deux trentenaires, Eve George reconnait qu’ils ont grandi avec les outils numériques, facilitant sans doute cette appropriation. Ils intègrent cette technologie dès le début de leur travail créatif. Les souffleurs de verre utilisent un logiciel de modélisation 3D pour développer des moules innovants et ainsi fabriquer de nouveaux outils. « Nous modélisons les décors, les imprimons en 3D et les confions à un fondeur qui va faire les tirages en bronze. »

L’Atelier George apporte ainsi une signature unique et peut multiplier les décors qui prendront vie dans le verre, n’ayant que la créativité comme seule limite. Cette approche permet également aux artisans de personnaliser des pièces, notamment d’art de la table, en modifiant les couleurs selon les souhaits. « On mène un projet de flaconnage d’exception pour les spiritueux. Nous dessinons les prototypes, le moule et nous fait quelques centaines de pièces en série. Le numérique nous évite d’externaliser et nous rend indépendants. » Une démarche récompensée en début d’année par la Chambre de Métiers et de l’Artisanat Régional qui a décerné un trophée du numérique.

Penser l’artisanat de demain

L’Atelier George ne s’arrête pas là, menant actuellement une réflexion sur un moule innovant capable de réaliser des formes sur mesure. « Le numérique aide dans la fabrication mais pourrait participer d’une application pour personnaliser les produits. » Cette intégration du numérique dans le processus de travail n’enlève en rien la dimension artisanale portée par les deux souffleurs de verre.

« L’artisanat de demain peut se développer avec le numérique sans perdre l’âme du fabricant mais cela demande d’inventer des interfaces plus personnelles. Les outils numériques peuvent être des alliés. » Pour Eve, le numérique joue également un rôle dans la valorisation des métiers d’art. « Les artisans doivent s’en saisir pour les utiliser à la mesure de nos métiers, les faire connaître. »

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert