Inventiva double son chiffre d’affaires en 2019

Philippe Cren, PDG d’Inventiva. Crédit photo : ArMo
Philippe Cren, PDG d’Inventiva. Crédit photo : ArMo

La biotech dijonnaise Inventiva, spécialisée dans la recherche et le développement clinique de petites molécules médicales, affiche sa bonne santé avec un chiffre d’affaires qui a doublé en 2019. L’année 2020 s’annonce cependant cruciale, avec l’aboutissement du développement d’une molécule contre le « foie gras », prometteuse, mais incertaine.

Jusqu’ici tout va plutôt bien pour Inventiva, une société biopharmaceutique dijonnaise, spécialisée dans le développement clinique de petites molécules (administrées par voie orale) pour le traitement de maladies avec des besoins médicaux non satisfaits significatifs dans les domaines de la fibrose, de la surcharge lysosomale et de l’oncologie. Celle-ci vient de dévoiler son chiffre d’affaires pour l’année 2019, qui a plus que doublé, atteignant 7 millions d’euros, contre 3,2 millions d’euros en 2018. La trésorerie s’établit, au 31 décembre 2019, à 35,8 millions d’euros, contre 35,3 millions d’euros au 30 septembre 2019 et 56,7 millions d’euros au 31 décembre 2018. Conséquence de ces bons indicateurs, la direction de l’entreprise estime disposer d’une visibilité financière jusqu’au milieu du premier trimestre 2021, au lieu du troisième trimestre 2020.

Inventiva, une biotech installée à Daix, près de Dijon. Crédit photo : ArMo

Une société à part dans un secteur volatile

Inventiva demeure une société à part, évoluant dans un secteur hautement volatile. Son activité principale tient à la recherche de nouvelles molécules pharmaceutiques, processus long, souvent plus d’une dizaine d’années, incertain et coûteux. Et alors que d’autres laboratoires de recherche son adossés à un géant de la pharmacie, Inventiva, née en 2012, sur le périmètre de l’unité de recherche de feu les Laboratoires Fournier, fait cavalier seul, même si elle entretient des partenariats avec AbbVie ou Boehringer Ingelheim. Conséquence, elle est toujours à la recherche de capitaux, et besoin, à l’année, d’une quarantaine de millions d’euros pour assurer son fonctionnement. « Rechercher et rencontrer des investisseurs constitue une part notable de mon métier », sourit Philippe Cren, le PDG, qui a cofondé Inventiva avec Pierre Broqua, son directeur scientifique. Aujourd’hui, la société emploie 90 salariés, dont 70 affectés à son équipe scientifique.

Un important rendez-vous au premier semestre 2020

L’entreprise travaille sur plusieurs molécules, et leur processus de développement rythme sa vie économique. Qu’elle annonce une étude positive, et sa valorisation boursière grimpe, qu’au contraire elle constate une impasse, et c’est la dégringolade boursière. Le titre Inventiva (IVA – Euronext ) a ainsi décroché de près de 45 % en février 2019, avant de reprendre des couleurs. C’est dans ce contexte que la société biopharmaceutique s’apprête, au premier semestre 2020, à dévoiler les résultats cruciaux d’une étude clinique en phase IIb  (la phase de démonstration de l’efficacité du traitement) concernant sa molécule la plus avancée et la plus prometteuse, « Lanifibranor », soumise à des études cliniques dans 70 établissements de santé de 17 pays, dont les USA. Lanifibranor se destine au traitement de patients atteints de la NASH, une maladie hépatique chronique et progressive, dite maladie du foie gras. Inventiva a également été retenue pour présenter « Odiparcil », une molécule au développement moins avancé, en phase IIa, lors du 16ème « Annual WORLDSymposium », une des principales conférences de recherche consacrée aux maladies lysosomales, qui se tiendra à partir du 10 février, à Orlando, en Floride.

Arnaud Morel