Avec Artifeel, l’IA protège aussi bien le domicile que les banques

La solution de sécurité imaginée par Artifeel au Creusot a demandé 20 mois de travail avant d’être commercialisée dès octobre 2022. Depuis son lancement, l’entreprise additionne les récompenses tandis qu’elle planche déjà sur de nouveaux projets.

Le boitier Artifeel, fabriqué en France, principalement au Creusot, s’appuie sur l’intelligence artificielle pour sécuriser logements et entreprises. (© Artifeel)
Le boitier Artifeel, fabriqué en France, principalement au Creusot, s’appuie sur l’intelligence artificielle pour sécuriser logements et entreprises. (© Artifeel)

L’histoire d’Artifeel commence avec le groupe Bouygues. « Alors qu’il cherchait un système de télésurveillance pour les particuliers et ne trouvait pas, le groupe a organisé un concours pour externaliser l’innovation » se souvient Alain Staron, président co-fondateur d’Artifeel au Creusot. Alors dirigeant d’une start-up travaillant sur l’intelligence artificielle en cardiologie, il s’intéresse « aux points de douleur de la télésurveillance. »

« J’ai cherché ce qui allait mal avec les alarmes. La source du problème repose sur l’enclenchement. Cette manipulation humaine provoque des erreurs et de fausses alertes auprès des télésurveillances, aussi bien dans les résidences privées que dans les entreprises. » Alain Staron, participe alors au concours de Bouygues tourné vers la smart maison sous l’angle de la sécurité et le remporte en novembre 2020. Dans la continuité, il a créé son entreprise en début d’année 2021. « On a commencé avec un PowerPoint ! »

Une solution qui fait ses preuves

Pendant 20 mois, freinée par la crise des composants, l’entreprise développe une alarme qui n’a plus besoin d’être activée, marchant en continu, mais capable de détecter les intrusions. « Nous nous appuyons sur une intelligence artificielle qui fait la différence entre les signaux normaux comme une clé pour ouvrir une serrure et les signaux anormaux comme une serrure forcée. » La solution d’Artifeel, entièrement fabriquée en France, repose sur un boîtier d'alarme autonome, fonctionnant à pile qui s’installe sur une porte.

L’entreprise a finalement commercialisé son produit en octobre 2022. « Nos premiers clients ont été des entreprises qui distribuent notre solution dans des packages. » Parmi eux, des télésurveilleurs bancaires qui œuvrent pour le compte de la Caisse d’Épargne, la Banque Populaire, LCL ou encore La Poste. Artifeel protège les distributeurs de billets des attaques. « Nous intervenons aussi au Portugal ou en Allemagne. Notre produit, disponible en sept langues, est utilisé dans 11 pays. Par ailleurs, Orange teste notre produit pour sa clientèle de particuliers. » Artifeel s’adresse donc aux professionnels, mais aussi, par rebond, aux particuliers désireux de sécuriser un appartement, un garage ou un abri de jardin.

Des projets et de la reconnaissance

La solution Artifeel, répondant aujourd’hui plus aux appartements qu’aux maisons, devrait être renforcée en 2023-2024 d’un produit plus adapté à ces logements. Pour y parvenir, la jeune entreprise du Creusot prévoit de passer de 15 à 31 salariés d’ici la fin de l’année 2023. « En 2025, nous visons à intégrer notre technologie dans un chip pour apporter une solution miniaturisée afin d’équiper toutes les infrastructures, du pont au camion. Nous voulons rendre les infrastructures autonomes : auto-monitorées, auto-sécurisées et auto-maintenues. »

En attendant d’en arriver là, l’entreprise de Saône-et-Loire a déjà séduit le secteur en remportant le concours de l’innovation pour la smart home au CES de Las Vegas ou encore la médaille d’or des trophées de la sécurité. « Le premier récompense la technologie, le second met en avant un bon système d’alarme. » Artifeel a également reçu d’autres prix comme celui du salon français spécialisé dans la sécurité.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert