Au Creusot, l’entreprise Nin-nin grandit et évolue avec son temps

Un nin-nin marque une enfance. En 2012, Nicolas Courrège a créé celui de son fils de trois ans. Dix ans plus tard, le souvenir fabriqué pour son fils a fait des émules jusqu’à devenir une PME familiale qui produit 40 000 nin-nins par an depuis le Creusot.

Dans son atelier du Creusot, l’entreprise Nin-nin mise sur le « made in France » pour séduire les enfants et leurs parents. (Jim-Prod)
Dans son atelier du Creusot, l’entreprise Nin-nin mise sur le « made in France » pour séduire les enfants et leurs parents. (Jim-Prod)

Malmené, trimballé partout, mâchouillé, tiraillé, décrépi même parfois, le nin-nin devient le prolongement du bras d’un enfant avant de se transformer, au fil des ans, en un souvenir ému de l’enfance. En 2012, Nicolas Courrège a voulu apporter une touche personnelle à celui de son fils de trois ans. Alors que le sien était usé, il a choisi de lui en fabriquer un. « Ma mère, couturière prototypiste m’a insufflé le goût de la création et du tissu. »

D’ailleurs, après avoir suivi les traces de son père en débutant sa carrière dans l’informatique pendant dix ans, le quarantenaire a poursuivi dans l’univers de la couture, réalisant notamment des costumes pour de grandes enseignes du jouet. Machine à coudre entre les mains, le père de famille conçoit le premier nin-nin de ce qui allait être une longue série, le succès à la clé puisque son fils l’a aussitôt adopté.

Du salon à la salle de squash

En 2016, Nicolas Courrège et sa compagne Clémence s’essaient à la commercialisation du nin-nin, transformant le salon en atelier de production, entrepôt de stockage et bureaux. « J’ai créé moi-même le site, nous nous sommes occupés de la communication, du packaging… » Le couple créé une cinquantaine de modèles, gardant la même taille et la même forme mais avec des couleurs et des motifs variés. Ils atteignent 4 000 euros de chiffre d’affaires et se développent peu à peu.

En 2018, Nicolas Courrège acquiert une ancienne salle de squash au Creusot pour la transformer en atelier, embauche le premier salarié et affiche 320 000 euros de chiffre d’affaires en 2019. En 2020 et 2021, il monte à 700 000 euros tandis que l’entreprise Nin-nin emploie neuf salariés. Les doudous pour enfant se vendent sur leur site internet, mais aussi dans quelques commerces tournés vers la puériculture notamment. « Nous avons 70 boutiques revendeuses et espérons atteindre 150 en 2022. »

Sans visage, pour favoriser l’imaginaire de l’enfant, le Nin-nin soulage les gencives pendant la pousse des dents grâce à deux nœuds bien pensés tandis que l’étiquette fluo, véritable stimulus visuel, amuse les petits. Le tout, fabriqué en France avec des produits majoritairement français, européens quand il n’y a pas d’autres choix.

Continuer à grandir

Testé en laboratoire comme l’impose la loi pour les jouets destinés au moins de 36 mois, le Nin-nin s’écoule à 40 000 exemplaires chaque année. Airbus en a notamment commandé 2 000 pour ses salariés avec des enfants en bas âge. « Avec 800 000 naissances par an en France, on a encore de la marge » sourit Nicolas Courrège.

Le doudou a été rejoint par des chaussons, des bonnets, des bavoirs ou encore des coussins en attendant que d’autres produits de puériculture, en tissu, ne viennent renforcer la gamme. En parallèle, Nin-nin devrait donner le jour à une application complémentaire du jouet pour faire le lien avec la famille.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert